Faute, balle de match

Il y a cinq minutes, j’étais sur le blog de Marco, La littérature du sous-sol. « Se rappeler de moi », mentionne l’hébergeur en bas de la page de commentaires. Hein? Quoi? « Se rappeler DE »? M’exclamè-je. Quelle honte! Au pied d’un blog si bien rédigé, cette tache!*

Me voilà, Magda, chienne de garde du joli français. Le cheveu gras et pendouillant sur un front boutonneux, la jupe longue et plissée sur un genou cagneux, l’oeil vif derrière un triple foyer à l’affût de la moindre faute qui souillerait la langue de Molière. Gnark gnark! J’aime pas les fautes de français, et y en a partout. Avez-vous remarqué?

« Au jour d’aujourd’hui » = et à l’heure de maintenant, et à la minute de la soixantième seconde, hein? c’est pas un peu redondant, ça? Quelqu’un a-t-il l’heure?

« C’est pas de ta faute, Magda, si t’es conne » = c’est pas TA faute, Magda, si t’es conne, est bien plus correct.

« Ah, je me rappelle de toi, Magda, comment tu es conne! » = Ah, je me souviens de toi, Magda, comme tu es conne. Ou bien : Ah, je me rappelle, Magda, comme tu es conne. Voilà, mon cher enfant, la tournure qui m’insultera le mieux.

« Magda est nominée aux césars de la meilleure actrice… » = NOMMEE, nomméeeeeeee! Voilà ce que je hurlerais si j’entendais Jean Rochefort m’appeler sur scène avec sa compression dorée à la main! « Nominer » est une erreur qui nous vient de… Romy Schneider. En allant chercher ou remettre un césar, je ne sais plus bien, elle a dit « nominer » ; mais je le lui pardonne, non seulement c’était la plus belle, mais le français n’était pas sa langue natale.

Certes, ces fautes sont laides. Mais le pire, attention, c’est que le point-virgule menace de disparaître. Il paraît que les romanciers et les journalistes ne l’utilisent plus. C’est très préoccupant. Je vais donc en user et en abuser dans les lignes qui suivent ; or, « le point-virgule s’utilise avec deux membres distincts qu’on veut mettre en opposition ou en parallèle » ; il se trouve que je passe ma vie à mettre des membres en parallèle et en opposition ; surtout en ce moment sur ce blog. Ouf, je crois bien que le point-virgule a repris des couleurs ; comment vous sentez-vous, ami P-V? « Fort bien ; depuis Proust, j’ai rarement été si utilisé ».

Bien. Maintenant, citons les fautes très laides et très drôles. « J’ai des yeux de lumpe« , « La couche est pleine« , « J’en ai par-dessus le paletot » : ne croyez pas que j’invente, j’ai tout entendu de mes oreilles, j’ai vu ces gens de visu (arrrrrgh!). Là, on frôle la poésie absurde, Beckett n’est pas loin.

Vous avez bien ri? Ce qui est moche, c’est qu’on est tous aussi sujet à ce genre de conneries. Qui n’a jamais écrit « Autant pour moi » au lieu de « au temps pour moi »? Qui ne s’est jamais autorisé à dire « Malgré que » puisque Proust en fait l’usage dans La Recherche? L’auteur dramatique Pierre Notte s’en amuse souvent. Ses personnages se reprennent les uns les autres et le langage devient délirant… Un vrai bonheur. Fouillez bien votre mémoire : quelle est la pire faute de français que vous ayez commise? Euh… Et aussi… quelqu’un peut-il me dire en quoi l’expression « par contre » est moins élégante qu' »en revanche »?

Vous avez parfaitement le droit de me dire que ce billet ne sert à rien. Mais quoi! Le futile est beau, la langue est belle, et c’est tout… :-)

* Petit rappel à nos amis publicitaires : un produit puissant contre les TACHES, pas tâches. Grrr… Faites (des économies), pas faîtes…

54 Commentaires

Classé dans Ma vie littéraire

54 réponses à “Faute, balle de match

  1. Alors parc’que j’t’aime bien, je vais t’apprendre le bon francais. C’est ca, hein?
    Ton billet m’a fait mourir de rire, tandis que je cause de plus en plus un fran-glish a faire se retourner Moliere dans sa tombe. « Oui, je vous appelle pour avoir le feedback de vos clients ». « evidemment, il est doue. Mais un peu jeune pour un up-and-comer? » Charabia d’avocat mele d’anglais- cendres sur ma tete! Je vais mourir bientot. Mais avec toi, au moins, ce sera de rire…

  2. :-D Tu oublies :
    « ne pas faire long feu » que l’on emploie à la place de « faire long feu ».
    « pallier à » au lieu de « pallier quelque chose »
    ou encore « mystifier » pour « mythifier ».

    Et puis, le nombre de fois où je peux lire : « selon les thermes de l’auteur etc… » (C’est bien connu, nos auteurs sont des habitués des spa. :-D )

    Sans oublier ceux qui s’enferrent dans des phrases trop longues et syntaxiquement bancales : « Contrairement aux auteurs français blablabla, le lecteur préférera les romanciers américains blabla »

  3. @ Périph : ah, le franglais, c’est pas pareil. Tiens, je vais m’en servir un peu plus tard. Hihi! Ne meurs pas! Reste avec nous… tu nous fais un billet bientôt ou t’as disparu de la Toile?

    @ Laurence : oh my God! « ne pas faire long feu », ça je l’ai dit cent fois… ;-)
    Et puis j’avais aussi oublié « ça pose problème »…
    « Les thermes de l’auteur »? je trouve ça mignon comme faute! hop, match point!
    Les phrases bancales, mon Dieu, c’est vrai… avec préférer on a aussi : « Je préfère la glace que le sorbet… »

  4. Tu en veux d’autres comme ça? J’en ai plein mon cartable ! :-D
    « eh madame ! C’est abuser ! »
    « c’est le crayon à Delphine » etc…

    … mais tu voulais savoir la pire faute que l’on ait pu commettre… voilà mes deux plus belles :
    dans un copie de fac, j’ai employé le verbe « dévarier » en étant persuadée qu’il était dans le dictionnaire (patois de chez moi).
    Quelques années auparavant, je pensais que « rang d’oignons » était un diminutif féminin de randonnée et donc je l’ai écrit : une randonion :-D

    • Martine

      avec autant de certitude je l’ai joué en tournoi de scrabble: zéro!…pourtant…
      Dévarier, verbe transitif:
      Etre dévarié, c’est être énervé, être agité,… « Ce matin, je me suis levée trop tard, j’ai eu le temps de rien faire, je suis toute dévariée. »
      L’été, les mouches qui viennent se coller sur toi, ne te lâchent pas. Si tu t’agites, elles partent puis reviennent : elles te dévarient !
      Etre dévarié, signifie aussi être troublée. « Au printemps, de voir toutes ces filles en petite jupe, ça te dévarie. »
      On peut dévarier quelqu’un. « Arrête de donner des conseils, au lieu de nous aider, tu nous dévarie » Tu nous énerves.
      On peut dévarier quelque chose. « Qui c’est qui m’a encore dévarié ma pile de livres ? »
      Enfin, on peut dire de quelqu’un qu’il est un dévarié, ce qui signifie qu’il est un peu excité, qu’il est déboussolé, voire un peu dingue. « Celui-là, il sait même plus où il habite, c’est un dévarié ! »

      Source : Chroniques de R. Domergue sur Radio Bleue Gard-Lozère

      (Héritage occitan dans le parler du pays de Nîmes)

  5. La pire ? Eh bien je ne m’en souviens pas, à vrai dire (lapsus ? refus d’assumer ? je te laisse juge !) mais il y en a certainement eu.

    Ah si ! pour justifier mon absence à un cours de sport et en imitant l’écriture de ma maman, j’avais écris « Mots de tête » sur mon carnet de correspondance. C’est ce qui a le plus horrifié ma maman, justement, parce qu’elle était institutrice.

    J’ai dû dire « ne pas faire long feu » avant de comprendre mon erreur, de même que j’ai certainement écrit « autant pour moi » avant de comprendre qu’il faut écrire « au temps ».

    Ceci dit, je connais très bien une personne qui dit qu’elle va AU coiffeur, AU docteur, qu’il faut qu’elle « voille » un film, etc. Mais c’est une femme par ailleurs admirable je ne la reprends donc jamais, même si ses fautes m’écorchent les oreilles et me donnent secrètement envie de hurler.

    Si c’est ma fille qui les fait, elle, je la corrige immédiatement.

    Quant à « par contre » ou « en revanche », je ne pourrais te dire pourquoi je préfère « en revanche », mais je suis en ce moment même en train de faire la guerre à ma fille, justement, pour qu’elle dise « en revanche ».

    Je ne sais si ton billet ne sert à rien, mais j’aurai soigneusement relu mon commentaire avant de le poster… pour éviter les fautes (dis moi, tout est OK, n’est ce pas ?!)

  6. là, je me cache sous terre, désolée !!

  7. holden

    Et la « platrée » de pâtes!
    Ce qui est terrible avec ces histoires… c’est lorsque les erreurs sont galvaudés au point qu’elles deviennent une norme (d’usage) au regard de laquelle le juste propos appelle la réprobation de la majorité… Ainsi, lorsque vous dites de quelqu’un qu’il est dégingandé en le prononçant comme il se doit, les gens vous regardent de travers, s’il n’échangent pas un sourire de connivence entre eux, persuadés que le mot se prononce « déjingandé »…
    De la même façon, afin de se faire comprendre lorsque l’on utilise l’expression « faire long feu », ne faut-il pas adopter l’expression selon son sens partagé (même s’il est incorrect) afin de se faire comprendre… Evidemment, tout se complique lorsqu’en réalité, la ou les personnes qui vous font face connaissent son sens authentique… et alors vous passez pour un analphabète, une vraie tache… Finalement, la question fondamentale qui se pose devient : auprès de qui êtes vous prêt à passer pour un idiot?

  8. @ Laurence : « randonion », ça c’est vraiment génial! et « dévarier », c’est du patois de quel coin? Ma foi, tu dois en entendre de belles, en classe… ;-) Est-ce que tu tiens un petit journal de perles?

    @ Amanda : pas de souci pour la faute, c’est tellement drôle, si tu savais combien de fois j’ai relu mon billet avant de le publier! héhé! En tous cas, « Mots de tête » est assez charmant. Mais tu m’as rappelé à juste titre les somptueux « voille », « croillent », qui émaillent le langage de pas mal de gens autour de moi… ça me fait mourir intérieurement, mais comme toi, je me tais.

    @ Holden : la platrée de pâtes, mon Dieu mais oui! il y en a tellement de toutes façons, et c’est si drôle… parce qu’on en fait soi-même!
    « Finalement, la question fondamentale qui se pose devient : auprès de qui êtes vous prêt à passer pour un idiot? » = tu as raison, c’est absolument ça! Quand je dit « elle a l’air doux » à propos d’une fille, on me regarde de travers…

  9. hihi, j’adore le point virgule rapport au fait que je fais souvent des longues phrases :-D et le français n’est pas ma langue natale et pourtant il n’y a rien de plus pratique pour moi en tout cas …

  10. Éric L

    Excellent billet !
    On pourrait penser qu’avec mon 2 de moyenne en dictée je n’ai rien à faire ici, pourtant j’ai moi aussi mon mot à dire ! gne gne gne !

    Il ne se passe pas un jour sans que je tombe sur un « 1ère », un « 2me », un « 3eme » ou pire : un « 4ième ».
    Je voudrais que le monde entier (francophone en fait, je suis raisonnable) sache que l’abréviation correcte de « premier » c’est « 1er », celle de « deuxième » c’est « 2e »… suivrons naturellement 3e, 4e, 5e…
    (bon, là les « e » ne sont pas en en exposant, je compte sur vous pour comprendre que je ne sais pas techniquement le faire dans ce commentaire).

    Sinon, sans doute à cause de mon ignorance et de ma fougue, je fait régulièrement une foultitude de fautes (écrites aussi bien que parlées, maintenant vous êtes prévenus!) parmi celles que vous citez tous… honte à moi ! (Honte sur moi ? La honte ?… bon, ma prof de français de 6e pleure encore…)

  11. Vive Magda la pourfendeuse de fautes ! J’ai la meme tendance que toi, mais pas seulement en français ; je cherche aussi à protéger l’allemand de certaines atrocités malheureusement fort répandues ;) .

    En revanche, vous me perturbez tous avec vos faire long feu/ne pas faire long feu. Les deux existent (dixit le Larousse 2006) mais n’ont pas la meme signification. Je ne vois pas où se situe le problème…

    A part ça, je revendique, en bonne Lorraine que je suis, le droit d’employer des expressions et tournures régionales telles que « venir avec » sans complément ou nareux (avec un circonflexe sur le a, absent de mon clavier allemand).

  12. Gigi & Enid

    Et les nominés sont…

  13. Puisque tu le propose si gentiment, je me permets de te dire que ton billet ne sert à rien :) Certes il a du charme, et j’ai du apprendre un truc ou deux, mais il faut le reconnaitre – attention ça va être très très dur – ton billet est inutile.

    Sais-tu que Michel Houellebecq est un grand utilisateur du PV ?

    Le français est encore une langue vivante, non ? Les abus de langage que tu aimes traquer, ont toutes les chances de devenir des expressions françaises très classiques dans quelques décennies. Il doit d’ailleurs y en avoir déjà beaucoup en circulation officielle.

    C’était la séquence de l’empêcheur d’écrire en rond, have a nice evening :)

  14. matt

    Le très acide « incessamment sous peu » ……

  15. Moi j’ai honte…mais j’aime bien employer certains barbarismes, genre : « comme de par hasard » (typiquement normand) au lieu de « comme par hasard »…etc. C’est mon côté écrivain je crois, j’aime beaucoup triturer le langage :-) On va dire qu’il y a des fautes de grammaire qui me fond bondir, et d’autres que je trouve presque jolies :D

    En revanche je suis désespéré par la disparition du point virgule (j’en ai entendu parler il y a quelques jours)…que j’utilise énormément ! Le point virgule, ni virgule ni point, c’est une marque de ponctuation si poétique ; j’adore ça. Jamais trop su à quoi ça servait, mais je le mets partout – tellement il est joli ;-))

  16. Eh bien, heureusement que tu n’enseignes pas à mes fauves, tu serais déjà morte trois fois… :)
    Sinon “Fort bien ; depuis Proust, j’ai rarement été si utilisé”. : j’adore! :)))

  17. (hé…Michel laisse des commentaires – planquez les gosses)

  18. Ah et sinon, fafa milite aussi pour la réhabilitation du point virgule, vous devriez faire un club… :)

  19. Mo

    alors moi, je dis « plâtrée », « déjingangé », je viens de découvrir que ce n’était pas « rassénérer » mais « rasséréner », je me pose toujours plein de questions au sujet du circonflexe de « faites »… MAIS j’aime le point virgule.
    Sinon, je déteste les gens qui disent un « cahièèèè », c’est laid!! et (mais ça c’est pour Agnès, si elle repasse par là), je suis une dingue du génitif après les prépositions à génitif. Je pense que ça doit être une preuve irréfutable pour savoir qui est allemand ou non, le génitif…

  20. J’ai toujours été choqué par l’expression courante: « sans doute », qui signifie dans son acception courante quelque chose comme « peut-être », alors qu’il me semble qu’elle devrait signifier exactement le contraire, cad une considération qui ne laisse précisemment aucune place au doute; (oui moi aussi j’ai un faible pour les ;;;). En fait, pour signifier qu’il n’y a pas de place pour le doute, il faut dire « sans aucun doute ». Il y a probablement une logique là-dedans, il paraît qu’il y en a pour tout.

    @Thom: je sais aussi faire des phrases sans gros mots, c’est carrément pas évident, je le reconnais, mais j’y arrive ;)

  21. bien sur que si ce billet sert

    il y a aussi les liaisons

    un article dans le monde était d’ailleurs tres joli sur ces liaisons dans la langue française

    je ne retrouve plus le lien

  22. @ Mo : Moi aussi je les adore :) . Mais je ne suis pas sure de bien comprendre ton histoire de preuve irréfutable : sont-ce, selon toi, les Allemands ou les étrangers qui emploient le génitifs après les dites prépositions ? Pour ma part, je passe mon temps à corriger mes condisciples allemands, ce qui me laisse souvent reveuse et eux bien dégoutés ;) .

  23. Mo

    @Agnès: les étrangers! Les Allemands sont tous passés au datif, ou presque…

  24. J’attends impatiemment le jour où je pourrais me faire greffer directement sur le cerveau un correcteur automatique d’orthographe et de grammaire. Pour le cas de la syntaxe, j’ai encore quelques réserves (penser à en parler avec mon psy ou ma mère, selon disponibilités).

  25. @ Mo : OK, alors on est d’accord. Je trouve ça quand meme assez terrifiant, mais pas étonnant vu la tronche de l’enseignement allemand (oh la vilaine généralisation… mais pas si éloignée de la réalité que ça).

  26. @ Trinitty : le français n’est pas DU TOUT ta langue natale? Alors ça, ça m’épate, car tu rédiges vraiment tellement bien ton blog!!! Mon meilleur ami est comme ça aussi : vénézuélo-espagnol, pas une goutte de sang frenchie, et pourtant à l’âge tendre de 9 ans il lisait « La Divine Comédie »…

    @ Eric L : mais moi aussi, je fais des millions de fautes! ;-) c’est marrant, les fautes, et parfois certaines ne manquent pas de charme (j’ai une amie qui dit tout le temps « les murs ont des dents »! je trouve ça franchement poétique). Et je ne trouve pas une faute dans ton commentaire, donc je ne crois pas à ton 2 de moyenne en dictée!

    @ Stéphane : oui, vive la lecture, parce que c’est d’abord grâce à elle qu’on châtie son français! Et je vais fouiller pour retrouver l’article du Monde sur les liaisons…

    @ Agnès : alors, moi, j’ai toujours dit « ne pas faire long feu ». Tu me rassures en m’apprenant que les deux existent!
    Tu reprends les Allemands? Dis-donc, c’est osé! ;-) Mais j’ai un ami américain à Berlin qui fait ça aussi… les étrangers qui parlent très bien une langue la parlent souvent dans toute leur pureté, car ils connaissent la grammaire mieux que les autochtones…

    @ Gigi & Enid : « nominer » m’insupporte littéralement! ;-)

    @ Michel Meyer : quel méchant!!! ;-)
    Houllebecq : « Il n’arrivait plus à se souvenir de sa dernière érection ; il attendait l’orage. » Merci à l’article de rue 89 dans lequel j’ai dégotté cette belle illustration. Quant à « sans doute » tu as raison, c’est illogique. Mais je trouve ça marrant, à y bien réfléchir. Attention : je ne dis pas qu’il faut parler comme Balzac écrivait, non! (Si tu savais comme j’écris, moi, dans mes textes…) mais il y a vraiment des choses laides, c’est tout. Je ne juge pas, je trouve simplement qu’il faut faire attention à ne pas trop pourrir le langage quotidien… :-) Et pour conclure, comme toi, je suis une fana de gros mots, je trouve qu’ils sont les créations les plus amusantes de la langue française.

    @ Thom : « On va dire qu’il y a des fautes de grammaire qui me fond bondir, et d’autres que je trouve presque jolies :D » = idem!

    @ Fashion : Oui, j’imagine qu’il faut parfois être carrément dompteuse dans ton job! Tandis que moi, je peut tout me permettre, sur scène… héhé… Je ne savais pas que Fafa militait pour la réhabilitation du P-V! J’aimerais qu’elle en truffe ses commentaires, ce serait marrant…

    @ Mo : oh là, si tu savais, moi, le nombre d’erreurs que je fais! Mais ce billet m’a permis d’en rectifier plusieurs par la grâce des commentateurs qui sont carrément devenus contributeurs sur ce coup ;-)
    Cahièèèè, c’est juste un accent de l’Est, non?
    Et le génitif, euh, je passe, j’aime pas la grammaire, c’est toujours ce qui m’a le plus déprimée dans l’allemand qui est pourtant une langue que j’adore…

  27. Je fais beaucoup de fautes d’orthographe mais je repère celles des autres et elles me rendent malade.
    Je suis contente de voir que tu prends la défense du point virgule, je vais faire suivre ton billet à ma soeur, elle va être folle de joie.
    Il y a peu je lui ai envoyé mon mémoire pour qu’elle corrige les fautes et elle m’a rendu un texte plein de rouge. Elle n’a trouvé qu’une faute d’orthographe mais par contre elle a ajouté plein de points virgules. Mes quarante pages blanches étaient ponctuées d’une quantité incroyable de ; rouges. Je me suis senti agressée par tous ces petits signes colorés.

  28. Ce qui m’éneeeeerve c’est : il faut que je voye ! Aaaaarggghhhh !

  29. magda> ma langue maternelle est le malgache mais le français a une grande influence là-bas du fait que l’on est une ancienne colonie. Ce qui fait que si des francophones vont là-bas, ils ne se sentent pas trop dépaysés puisque la plupart des gens comprennent et parlent plus ou moins les français :-) Personnellement, j’ai été depuis la maternelle dans des écoles où la plupart des cours sont en français et j’ai toujours eu plus de facilités avec dans les langues. Merci pour ton appréciation ;-)

  30. bouhh, faute d’orthographe: « parlent plus ou moins bien le français » je voulais dire :oops:

  31. @ Roxane : elle est drôle, ton histoire de pont-virgule! C’est étrange comme manie, de la part de ta soeur… je trouve ça assez poétique à vrai dire!

    @ BelleSahi : ah oui, c’est atroce ça, « voye », « croye »… c’est assez strident à mes oreilles!

    @ Trinitty : ce qui est drôle avec ce billet, c’est que tout le monde, moi la première, fait super gaffe à sa grammaire et à son orthographe dans les coms! Oui, je me souviens que tu es Malgache, en effet. Au temps pour moi ;-)

  32. magda> y a pas de mal! mais par contre, on dit « autant » au lieu de « au temps » pour moi non? :roll:

  33. @Stephane : Ne plus retrouver le lien sur les liaisons, c’est LE comble hein ? ;)

  34. il y a deux stéphane

    le premier ce n’est pas moi

    mais vive la lecture quand mm

    si tu retrouves l’article fais moi signe

    je vais chercher de mon côté

  35. magda j’ai trouvé, enfin on a trouvé pour moi

    http://inventerre.canalblog.com/archives/2008/02/17/7973782.html

    je me permet de citer ce blog car les archives du monde sont payantes

  36. @ Trinitty : eh bien non justement! ;-) C’est ce que je disais dans l’article…

    @ In cold blog : joli… :-)

    @ Stéphane : ben alors, deux Stéphane!!! Mais qui est donc celui qui prône la lecture? Je vais m’en enquérir! et bravo pour l’article, je vais aller lire ça.

  37. au temps pour moi, milles excuses :oops: je vais dormir moins bête ce soir …

  38. Une que j’entends souvent et qui me fait bondir : j’ai un nouveau pull et ma belle-mère me demande : « tu l’as eu à qui ? » Argggghhhh ! Mon homme le dit tout le temps, parait que c’est régional, et les enfants s’y mettent aussi… Donc, je corrige : « Mais qui donc t’a offert ce magnifique pull-over ? » ou  » D’où tiens-tu donc ce nouveau pull ? » ou « Qui te l’a donné ? » ou, déjà entendu… « d’où chest qu’l’a eu, eul’ pull ? »… no comment… Ma maman m’avait dit qu’épouser un Chti, c’était risqué !!!!

  39. @ Trinitty : je te rassure, je l’ai appris il y a très peu de temps, moi-même :-)

    @ Liliba : trop drôle! avec ton Chti de mari, ça doit être folklo en ce moment à la maison… « tu l’as eu à qui? » j’avais jamais entendu ça de ma vie. Je trouve ça troublant, comme tournure, et pas du tout logique, mais bien marrant!

  40. Bourde énorme de moi, qui a failli passer dans un journal (mais qui y a paru plus tard, hors contexte, illustrée, à Carnaval). Cela parlait d’un disque consacré à la musique chorale contemporaine pour choeur d’hommes:

    « Les compositeurs, tous vivants, qui y sont exécutés… »

    Quant à « par contre », je l’ai éjecté de mon répertoire. J’imagine que c’est parce qu’on ne met pas un truc comme « contre » (préposition) après une préposition. « En revanche » est une construction moins interrogatrice…

    En Suisse, il y a aussi le charmant « attendre sur quelqu’un », calque de l’allemand « warten auf »…

  41. Fany

    @ Daniel Fattore: il existe effectivement beaucoup de calques d’une langue à l’autre… Ainsi, tu entendras parfois un(e) Espagnol(e) devoir appeler « à sa mère » car en espagnol, on appelle « à » quelqu’un ;-)

    De même, certains arabes diront « moi et toi » car c’est de cette façon qu’on le formule en arabe (tout comme en hébreu d’ailleurs) à l’inverse du français pour qui cela relève de l’impolitesse.

    Mais le plus croustillant a été sans aucun doute mes 4 années de cours de français à l’université en journalisme. Tandis que l’on « vend » cette matière aux étudiants sous couvert de devoir écrire un français impeccable et sans faute, nous avons (quasiment) appris toutes nos figures de style et erreurs à ne pas commettre via… la presse !!!

    Un comble! Et un réel plaisir d’apprendre finalement…

  42. @ Daniel Fattore : très drôle cette petite anecdote! une belle bourde, bravo à toi de l’avoir avouée (on se croirait un peu chez les Alcooliques Anonymes là, non? ;-) )
    Je ne sais pas pourquoi, moi, je reste attachée désespérément à mon « par contre ». Pourtant je suis une vraie hyène quand il s’agit de défendre le bon français. Ça doit être inévitable, ce genre de paradoxe.

    @ Fany : hey! heureuse de te revoir par ici. Marrant cette histoire d’école de journalisme. Je ne suis pas beaucoup étonnée.
    Je ne savais pas pour le « moi et toi » en arabe, c’est bon à savoir, j’éviterai de reprendre certaines amies la prochaine fois ;-)

  43. Bravo pour ce billet.
    Mais…
    1. Des fautes, les plus grands puristes en font, et pas seulement Proust (Gide et son « courbaturé »). Ce qui est triste, c’est la répétition, c’est la fierté dans l’erreur.
    2. A vouloir être trop puriste, on peut excommunier à tort : « Par contre » est irréprochable, et le méchant « En revanche » n’a pas à le monter du doigt (Gide a écrit un joli billet à ce sujet. Anatole France aussi). Désolé Fattore. ;-)
    3. Ce n’est pas parce que « ça ne sert à rien » qu’il faut baisser les bras. J’ai été publicitaire, et je me suis souvent senti idiot avec mon combat pour la langue, qui paraissait coquetterie désuète. Je suis maintenant auteur, et je découvre que la défense de la vieille dame n’y est pas beaucoup plus pratiquée. Je reste quand même avec mes bras en l’air.
    Et quand je découvre que je ne suis pas seul, je sens un peu moins les crampes. Vous voyez que ça sert !

  44. @ Georges F. : ah!!! Enfin quelqu’un capable de défendre ce fameux « par contre » dont je n’ai jamais compris qu’il puisse être aussi haï. Merci, Georges!
    Défendons tous ensemble la « vieille dame ». Qui eût cru qu’Internet pourrait faire naître un combat aussi désuet? ;-)

  45. Oooh, quel adorable billet!! Je partage ce goût – désuet? – pour une belle langue… ce qui ne m’empêche pas de faire des fautes, évidemment. Tu as déjà cité les tournures qui me venaient spontanément à l’esprit, et auxquelles je tiens : « se rappeler », « avoir l’air »… L’un des commentateurs soulevait le problème du regard des autres : bien parler, mais passer pour un abruti, ou faire une faute sciemment pour éviter les regards condescendants? Je me pose toujours la question avec « après que » et j’utilise de préférence l’infinitif, lorsque c’est possible, pour éviter d’avoir à trancher entre indicatif et subjonctif…
    Il y a une faute qui doit être régionale, et que j’entends dans la bouche de nombreux élèves et collègues, c’est « aussinon ». Sens mal défini, peut-être même absent, mot servant avant tout à débuter sa phrase sans avoir l’air de passer du coq à l’âne bien que ce soit le cas…
    Je vous pose à tous une question : « plusieurs », c’est à partir de deux ou à partir de trois? J’ai toujours cru qu’il fallait nécessairement évoquer au moins trois choses pour dire « plusieurs », mais finalement, je n’en ai aucune preuve…

  46. @ Kali : c’est la première fois que je lis « aussinon », ça vient de quelle région cet truc étrange? Quelque part, je trouve que ça sonne bien…
    En ce qui concerne « plusieurs », moi aussi je dirais que c’est à partir de trois personnes, mais… va savoir… quelqu’un a son bescherelle?

  47. Je suppose que c’est la contraction de « aussi » et « sinon », tout bêtement. C’est entre la Provence et la Camargue.
    Je suis allée regarder l’article « plusieurs » de mon dictionnaire des difficultés du français : « pluriel indéfini, qui commence en principe au-dessus de deux ». C’est flou… et dans le trésor informatisé de la langue française, on peut lire « plus de deux, parfois seulement plus d’un ». Rien de tranché!

  48. @ kali : intéressant, cet « aussinon ». Vraiment pas banal!
    Merci pour les éclairages sur « plusieurs »… c’est toute la subtilité de la langue française qui est là, hmmm… ;-) on ne tranche plus rien dans ce pays, même plus les têtes, héhéhé (encore heureux).

  49. Jean-Christophe

    “C’est pas de ta faute, Magda, si t’es conne” = c’est pas TA faute, Magda, si t’es conne, est bien plus correct.
    Pour ma part, si on cherche à parler correctement, le « de » me dérange moins que l’absence du « ne » de la négation. Ce pauvre « ne » tend à se perdre alors qu’il est l’élément essentiel de la négation. C’est lui qu’on associe à pas, point, rien, plus… pour la construire.

    J’interviens probablement bien tardivement, mais j’ai aimé lire cette page avec ses nombreux intervenants.

    Dans les liaisons dangereuses, on a évoqué surtout leur absence, mais on entend tellement souvent des liaisons sorties de nulle part : « Y en a qui z ont payé cent z euros… »

    Ce qui me choque aussi souvent, c’est que les présentateurs, tant à la radio qu’à la télévision ne maîtrisent pas leur langue. À se demander s’ils ont un minimum de formation. La pauvreté de leur vocabulaire associée à une syntaxe douteuse est un bien sinistre exemple… que fait la censure ?
    Combien en trouve-t-on qui soient encore capable de respecter l’inversion due à la forme interrogative ?
    On entend : « Comment on croit cette personne ? » au lieu de « Comment croit-on cette personne ? »

    La matière est vaste.

  50. @Jean-Christophe : Ah, la négation oubliée… Oui, c’est vrai, c’est moche. Mais Zelle a quelque chose de titi parisien, de flapper, de mignon, en somme. Quelque chose qui a le goût de la jeunesse et de l’enfance. De la même manière, je déteste l’expression « des fois », mais dans la bouche d’un enfant je trouve cela attendrissant.

    Les journalistes? Là, c’est difficile. Ils déconnent vraiment. On en entend d’atroces, toute la journée. FAULT! Et ça m’agace énormément, tout comme vous, cher Jean-Christophe… On devrait les tenir en otage, attachés à un Bescherelle et la langue prête à tourner sept fois dans leur bouche, avant de les relâcher.

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