Pas vraiment ensorcelée

nathalie-rheims

Nathalie Rheims a une brosse à cheveux magique.

Retour d’Irak : je réalise que j’ai perdu la main. Difficile de se remettre à bloguer, peur de décevoir les lecteurs qu’on aime tant et dont on chérit – et redoute – la critique. Tout cela, en plus, pour vous servir une sale soupe : un billet critique pas franchement gentil.

En effet, j’ai reçu Le chemin des sortilèges, le dernier Nathalie Rheims il y a un bon moment, mais j’avoue, j’avais autre chose à foutre à ce moment-là que de le lire. C’est pas sympa, mais vrai. Quand je me suis décidée à l’ouvrir, je l’ai lu d’une traite. Non pas parce que ce bouquin est génial mais… parce qu’il se lit comme on lirait un article sympa dans un magazine, une mignonne petite comptine pour enfants, que sais-je encore, quelque chose en somme qui ne vous remue pas vraiment les tripes ni l’âme.

Loin d’être mauvais cependant, ce court roman, qui narre une complexe histoire filiale entre une femme d’environ quarante ans et un soixantenaire, n’est ni mal écrit, ni stupide. Il n’a qu’une faible saveur, la saveur de ces textes rédigés un peu à la va-vite, peut-être parce que l’auteur est sous contrat, peut-être parce que l’idée du livre n’était qu’un nuage qui flottait au-dessus de sa tête, et qui est passé comme un rêve. Allez savoir. Je suis toujours étonnée de lire ce genre de textes : pourquoi se tuer à remuer ciel et terre dans sa tête et dans son âme, si c’est pour en sortir des choses relativement plates?

Et voilà. Un livre passe, il n’en reste rien. Ni bon ni mauvais, un peu joli, un peu divertissant. Triste de constater, quand même, que Nathalie Rheims a pompé les trois quarts de ses idées dans Psychanalyse des Contes de fées, et l’a de surcroît très mal lu. Car citer Andersen comme un auteur de contes de fées, c’est oublier ce qu’ en dit Bettelheim : les histoires d’Andersen n’ont pas d’impact psychanalytique sur les enfants, au contraire des contes issus de la tradition orale (Grimm). J’en parlais ici, je n’ai pas changé d’avis.

13 Commentaires

Classé dans Ma vie littéraire

13 réponses à “Pas vraiment ensorcelée

  1. je réapparais sur ton blog
    haha

    je me doutais du manque de saveur de ce roman
    à la lecture du résumé, et à l’écoute de certains passages…

  2. Cher Stéphane, c’est exactement ça… ressers-moi plutôt du Dauphin-frites.

  3. en gros, une faiseuse de livre, une artisane, quoi.
    comme on en compte pas mal parmi les gros vendeurs, n’est-il pas?

  4. @ Arbobo : no comment, en ces périodes « festives »…

  5. « no comment »

    ==> ou  » je t’écris pour te dire que je ne t’écris pas… » ^^

  6. @ Arbobo : ah là là… mais pas du tout, voyons. C’était juste pour dire que j’étais d’accord avec toi, en gros, que cela se passait de commentaires, même si sur un blog, c’est un petit peu paradoxal, hem…

  7. Je l’ai lu et en tire à peu près les mêmes conclusions que toi; et je suis désespérément en train d’écrire une note sur ce roman pour mon blog: je n’y arrive pas!

  8. @ Sophie : t’as vu, c’est pas facile hein?

  9. Pour avoir lu par le passé un livre de N. Rheims, livre dont je n’ai rien retenu pas même le titre d’ailleurs, et pour avoir ressenti alors la désagréable impression de perdre mon temps, je me suis juré qu’on (elle, les médias, ses éditeurs…) ne m’y reprendrait plus ! Cette note de lecture confirme ma résolution…

  10. @ Franck Bellucci : on ne m’y reprendra probablement pas non plus… :-)

  11. Je me souviens avoir lu un autre « court roman » d’elle et d’avoir immédiatement oublié son titre et son contenu. Et moi qui cède rarement aux commentaires du genre « si ce n’était pas la femme de… » ou « si elle n’appartenait pas à ce petit milieu parisien, personne n’aurait eu l’idée de l’éditer », cette fois là, ça m’a vraiment agacé. Il y a tellement d’ouvrages qui paraissent sans avoir aucune couverture médiatique tandis que Mme Nathalie peut faire valoir son art du brushing quand elle le désire! Rrrr!

    • No comment, ça me dégoûte aussi mais comme je bosse dans le milieu théâtre/cinéma, je ne suis même plus étonnée quand le fils de machin passe devant tout le monde… écœurant.

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