Blogueurs, vos papiers!

Au dessus, le blogueur littéraire. Au-dessous… à vous de voir.*

C’est nouveau sur la Toile : désormais, nous devrions, pour oser critiquer, analyser, ou, PIRE, aimer, décliner notre curriculum vitae. Car quelques « professeurs » (du moins se prétendent-ils tels) mal embouchés, maniant l’insulte à faire frémir de honte le Capitaine Haddock, estiment que les blogueurs littéraires ne sont que des petites merdes incultes, imbéciles et ignares, qui ne se contentent pas d’acheter des livres, mais se permettent, ô rage, de dire ce qu’ils en pensent après les avoir lus.

Ils n’aiment pas non plus que les blogueurs littéraires puissent mourir d’extase entre les pages d’un Sollers, d’un Proust ou d’une Ferney (ma chère Alice, vous êtes définitivement dans mon coeur) comme ils sont capables de jouir d’un Foenkinos ou d’une bande-dessinée. Où est-le problème, bordel de crotte de moule à gaufres? Comme disait un de mes amis acadiens à la mèche blonde, à la sortie du cinéma : « Vous les Français, si c’est pas intello, vous ne pouvez pas avoir d’orgasme ». Tabernacle, qu’il avait raison, mon ami à l’accent Têtes à claques! Moi, j’aime presque tout (sauf Marc Lévy et Eric-Emmanuel Schmitt, pardon messieurs). Dans mes rêves littéraires, Garfield fornique avec la Duchesse de Guermantes et je trouve ça hyper super méga bon.

Alors flûte. Le Magazine littéraire, que j’aime et que j’adoube du haut de ma petitesse, a rédigé un article sur les blogueurs littéraires. Libé chéri de même. J’aime ces journaux. Mais ils ne nous aiment pas beaucoup en retour, ou nous connaissent bien mal. On dirait que ces journalistes, si bonnes plumes qu’ils soient, sont à peine allés surfer chez nous. Ces articles citent essentiellement des blogs d’auteurs publiés, « autorisés » par l’intelligentsia parisienne, et s’intéressent peu à la voix du lecteur amateur, de l’auteur du dimanche. Pourtant, il y a des perles. J’ai envie de parler de Thom, qui ne se fout pas vraiment de la gueule de son lecteur, en le tenant au courant chronique par chronique de ce qui se fait de mieux et établit des ponts entre musique et littérature. De Nicolas, qui ne lit que ce qu’il a envie de lire, et qui en parle si bien qu’on voudrait avoir un article par jour. De Fashion, qui mobilise les troupes, avec un enthousiasme toujours humble et entraînant. Combien de bouquins a-t-elle fait lire aux amoureux de la littérature? D’Agnès, qui lit pour nous le suédois dans le texte (et non pas l’islandais comme je l’avais cru, mais elle lit effectivement le vieil islandais, « à la rigueur », dit-elle ;-)), et nous explique pourquoi c’est intéressant. En sont-elles capables, les mauvaises langues qui disent qu’un blogueur n’est pas un critique authentique? Je les vois bien feuilleter leur dico d’esquimau pour comprendre la double signification du mot « mauvaise foi », assis le cul gelé sur la banquise…

Je ne peux pas citer tout le monde, mais comme on dit à la télé, « j’ai envie de dire » que chacun fait un travail honnête, sans prétention et sans… argent. Je souhaite rendre justice à ces bons petits soldats des belles feuilles. Pourquoi se faire la guerre? Nous voulons tous faire vivre le bouquin malgré la laideur de l’époque, malgré la tristesse des impératifs économiques imposés aux maisons d’édition, malgré la culture du « zapping » artistique…

« Y a encore du boulot », comme aurait pu dire Gandhi en regardant les Pakis et les Indiens s’étriper sous ses fenêtres.

PS : Ceux qui pensent que je suis un peu en colère en ce moment, n’ont pas tort : l’overdose de boulot me rend acariâtre… ;-) et pardon à ceux que je n’ai pu citer : je vous lis et je vous kiffe!

* Indice : la connerie littéraire?

98 Commentaires

Classé dans Ma vie littéraire

98 réponses à “Blogueurs, vos papiers!

  1. Fafa

    Je serais plutôt d’accord avec les détracteurs de blogs littéraires.

    Le blog de Fashion écrit avec minutie et dans un esprit très rigoureux n’est en aucun cas une réfèrence « de blog littéraire » en tout cas pas pour moi. Dans la blogosphère il fait figure d’ovni parce que bien écrit, documenté, argumenté, ouvert au débat.

    Le blog « le vrai » représenté par la majorité affiche souvent des posts honteux, se permet de se poser en critique, or même s’il se trouve que j’ai peu d’affinités avec nos critiques contemporains il s’avère que critique est un métier certes fort mal exercé de nos jours mais tout de même…

    J’ai récemment touché le fond en lisant « une critique » de film sur le blog d’une amie. Sachant que sa culture cinématographique frôle le degré zéro cela ne m’a même pas donné envie de rire.

    Ce que je reproche aux blogs est de se poser, quand bien même leurs rédacteurs sont de sombres crétins sans aucune références, en référence justement. Je ne citerai personne mais je t’assure que quantité de blogueurs ne se privent pas pour afficher leur manque affligeant de culture comme étant une norme.

    On peut ne pas comprendre l’œuvre de Victor Hugo ou ne pas l’aimer. Se placer face à cette œuvre et décréter que « puisque je ne comprends pas c’est illisible et c’est de la merde » est une autre démarche. Laquelle trompe aisèment les amateurs qui malheureusement sont légion.

    Les blogs contribuent largement au nivellement de la culture par le bas et à l’instar de Libé et de Magazine Littéraire je ne pense pas que l’on puisse s’exprimer sérieusement sur la qualité de telle ou telle œuvre sans avoir un minimum de références et encore moins être péremptoire à moins d’aligner une solide argumentation derrière. Ce que ne font jamais les blogueurs.

    En tant que blogophage j’ai des perles à te faire hurler et à te faire rallier l’avis de Libé.Pour ma part je lis très peu de blogs littéraires pour les raisons que je viens de t’exposer.

    Il m’arrive plus souvent qu’à mon tour de m’exprimer sur la littérature contemporaine et de hurler ma rage face à la pauvreté de telle production. Toutefois en aucun cas je ne saurais te donner mon avis sur le théâtre dont pourtant je suis férue mais je n’ai pas la capacité intellectuelle d’étayer un tel débat et d’argumenter n’ayant pas suffisamment de références dans le domaine quand bien même j’ai lu Molière au lycée comme tout le monde.

    On attendrai le même réflexe de survie de la part « des blogueurs littéraires » mais d’avoir l’air ridicule ils n’ont cure, ils savent lire cela leur suffit largement pour se poser en professionnels de la littérature et en critiques. Ce qui leur importe avant tout étant d’ériger leur bêtise comme référence et ça fonctionne.

  2. Magda, je trouve ton billet très intéressant et le commentaire de Fafa le rend d’autant plus intéressant ! Il y a sûrement des blogeurs qui se « pose en professionnels de la littérature », je ne préfère pas faire de généralité.
    En ce qui me concerne en tout cas, (et je pense que je ne suis pas la seule), je ne me poserai jamais en professionnel de la littérature parce que, en effet, je ne serai jamais capable d’argumenter pourquoi tel oeuvre est considéré comme un chef d’oeuvre et pourquoi tel oeuvre est considéré comme très mauvaise.
    Pour ma part, je me contente de dire ce que j’ai aimé ou pas. Et si grâce à ça, d’autres personnes découvrent des oeuvres qui me sont chères et les apprécient tout autant, alors tant mieux (et c’est aussi et surtout pour ça que je suis libraire).
    Mais je doute fort que les bloggeurs se disent « professionnels ».
    Donc Magda, je suis tout à fait d’accord avec toi !

  3. Donc si je te comprends bien, Fafa, si je tiens un blog avec des photos de mes chaises et plantes en pot, c’est cool, j’ai le droit, mais si je donne un avis sur un bouquin, c’est ridicule vu que je n’ai pas « tout » lu, c’est automatiquement une posture ?

  4. si tu me kiffes alors je te kiffe aussi

    puisque je te lis à chaque billet

    il est vrai que les blogs ne sont pas enore trop reconnus, certains affirmaient pourtant que c’était l’alternative, comme Le Meur par exemple, dans un autre domaine je te l’accorde.

    Mais, comme toi je trouve certains blogs, très bons , voir excellent et tout ça pour l’amour de l’art, de la littérature… et tant mieux.

    Bref, il ne s’agit là que de vieux grincheux qui ne savent plus sur qui taper…

    ouste

    c’est à nous de faire notre place

    et je trouve que l’on se débrouille bien

    des bises à bientôt

  5. Les magazines littéraires et le cercle de lettrés qu’ils se prétendent, n’aiment pas trop voir des novices se permettrent de donner des avis car ils n’ont aucun controle, les bloggueurs pourraient avoir une influence sur des ventes car nous sommes peut-etre que des acheteurs de livres nous au moins, on les lit avec plaisir et non pour être à la mode. Personnellement , leurs opinions m’importent peu, j’ai plaisir à echanger mes lectures avec d’autres passionnés.

  6. Je trouve la question à la fois intéressante et tout à fait vaine, Magda. Si l’on s’en tient à la définition du mot blog, il s’agit avant tout, et surtout, de journaux de bord, de carnets de lectures, tenus par des amateurs férus de lecture. Ils souhaitent avant tout et surtout partager leurs ressentis, coucher sur papier les émotions ou étonnements qu’ils ont éprouvés à la lecture d’un livre.

    Ils pourraient bien sûr consigner leurs lectures dans un petit carnet cadenassé soigneusement rangé dans leur table de chevet. Ainsi ils ne risqueraient pas de recevoir des propos gorgés de mépris comme ceux que tu as pu recevoir dans ton post précédent. Certes. Ce serait plus simple. Plus facile.

    Ceci dit, ils préfèrent les mettre en ligne, les offrir en pâture à la suffisance de certains et prendre le risque de recevoir des commentaires éructants de dédain et de morgue.

    Je crois que chacun écrit ce qu’il veut, et chacun lit ce qu’il veut. Sur les blogs dits littéraires comme sur les autres. Je doute que le lectorat des blogs et celui des magazines littéraires soient tout à fait les mêmes, même si la plupart des bloggueurs lisent ces magazines. Vont-ils pour autant cracher sur lesdits magazines ? Je ne pense pas, non. Ils sont certainement plus respectueux qu’à l’inverse.

    Je doute que quiconque parmi les bloggueurs « littéraires » que je connais ait la prétention de rivaliser avec les critiques professionnels. A chacun son job. D’ailleurs la plupart des bloggueurs en ont déjà un, de job. Et aucun n’aurait cette fatuité de prétendre à une quelconque légitimité de critique professionnel.

    D’ailleurs on parle de « billet » déposé sur un livre, pas de critique.

    Ils sont prescripteurs ? Tant mieux, si c’est le cas. Tant mieux pour les lecteurs qui découvrent ainsi des auteurs que jamais ils n’auraient peut-être lus sans ça.

    Ils sont arrogants ? Jamais.

    Un bloggueur « littéraire » partage humblement son ressenti et ne prétend jamais ériger son jugement comme référence ni son opinion comme parole d’Evangile.

    Donc le mieux à mon sens est que chacun continue à écrire ce qu’il veut, comme il le veut, nonobstant les réactions hargneuses et le dégueulis verbal reçus en échange.

  7. Mo

    Tu sais, je pense comme Amanda et comme Emeraude que la plupart des blogueur « littéraires » (peut-être d’ailleurs devrait-on plutôt dire « de lecteurs ») ne veulent que partager leurs lectures, essayer de faire connaître ce qu’ils ont aimé. Quand je n’ai pas aimé, j’essaie d’être très argumentée, de ne pas avoir l’air de détruire un livre pour le plaisir, et j’espère que les gens qui ont aimé me diront pourquoi! Mais je ne me pense certainement pas en critique, c’est un simple carnet de lecture. Et quand je parle de quelque chose que je maîtrise moins, il s’agit simplement d’un avis émotif, pas d’une parole d’évangile!

  8. @ Fafa : Contrairement à toi, je n’ai pas du tout le sentiment que tout blogueur littéraire se pose en référence. J’ai plutôt le sentiment, comme le souligne Amanda plus bas, de « carnets, de journaux de bord » de lecture. J’ai rarement vu un blogueur aller plus loin que ça -et en fait, je trouve ça même un peu dommage. Car la littérature, à mes yeux (mais ce n’est que mon humble avis), se niche aussi bien entre des caractères d’imprimerie couchés sur une feuille, que dans la vie quotidienne, dans nos souvenirs, dans notre rapport aux autres… tout ce qui fait qu’on ne s’exprimera pas de la même façon, qu’on aura envie de penser les choses sous un autre angle, avec peut-être des références qui aident à voir plus loin… Bref, je m’égare.
    Le blog est là comme électron libre dans le monde de la littérature comme dans d’autres domaines. Chacun dit ce qu’il veut, c’est la culture du « C’est mon choix », sauf qu’Evelyne Thomas n’est pas là pour modérer. Forcément, on y lit plein de trucs un peu cons. Mais tout de même, la plupart du temps, non, ce sont des articles intéressants et qui ont le bonheur d’être sans prétention! Je trouve génial que chacun d’entre nous puisse dire ce qu’il veut. De toute façon, la Toile est le miroir d’un monde aux échanges ultra-libérés, ce qui veut dire que seuls les carnivores peuvent subsister au bout du compte. Voire les cannibales… Mais pour une fois, on sort de ce carcan français du diplôme à la con, du label ENS, du cachet Sciences Po. Et ça fait un bien FOU!!!

    @ Emeraude : tout à fait, je crois vraiment qu’aucun des blogueurs que je lis, en tous cas, et surtout pas moi d’ailleurs, ne se pose en pro de la littérature. Mais on prend la parole. Démocratie?

    @ Cuné : je suis un peu d’accord avec toi… dans ce pays, nous avons la chance de recevoir un socle de culture commune par l’Education Nationale. Rien que ça, je crois, ça nous autorise à ne pas être pris pour des ignares qui ne savent pas ce qu’ils disent. On dit ce qu’on peut, on écrit ce qu’on pense. C’est déjà pas mal!

    @ Stéphane : merci pour ce com positif… :-) C’est vrai quoi, avouons que lire un blog est une façon agréable et alternative de s’instruire! Comme partout, il faut vérifier les infos… est-ce parce que Telerama dit qu’un film est bon qu’on pensera qu’il est bon? Non. Même chose pour les blogs.

    @ Amanda : je suis assez d’accord, mais cela dit, je crois que personne ne doit se poser en parole d’Evangile. Etre adoubé par le système, avoir une agrèg ou un diplôme en lettres n’autorise personne, je pense, à se prendre pour Dieu en matière de littérature. Ce que je trouve dommage, c’est que pour l’instant, en France, on méprise l’intérêt alternatif du blog. En aucun cas, cela ne remplace les articles pondus par des journalistes compétents qui font leur travail en toute honnêteté… et qui ne font quasiment QUE ça de la journée, et qui sont payés pour ça. C’est simplement une alternative intéressante. D’ailleurs, je préfère les critiques de certains blogueurs à celles qu’on peut lire dans certains magazines, sans hésitation!!!

    @ Mo : mais c’est justement ça qui est beau dans le blog. Cet aspect personnel et émotionnel. Sortir du schéma purement intellectuel le temps d’un billet. C’est comme certaines chroniques de critiques littéraires, par exemple dans le ML, qui analysent les bouquins sous le spectre de leurs souvenirs, de leurs émotions, de leurs rêves… je trouve ça très chouette.

    @

  9. @ Pom’ : et tu as bien raison de lire et de donner ton avis, voilà mon avis à moi! Evidemment ;-) Mais oui, je crois que ça fait peur à certains « tenants » du monde littéraire, alors que nous ne sommes là pour piquer la place de personne… je crois que lire des blogs n’empêche personne d’aller se renseigner et s’instruire dans des journaux officiels et qu’au contraire, ça peut même inciter certains lecteurs à le faire!!!

  10. « je crois que personne ne doit se poser en parole d’Evangile » : mais c’est qu’esse que j’dis !! ;-)

    ah pardon, gloups : c’est ce que je dis.

    Et puis-je te piquer ce si délicieux « bordel de crotte de moule à gaufres » : ah, j’adore !

  11. @ Amanda : ben voui on est bien d’accord! pour bordel de crotte de moule à gaufres, je t’autorise à me le voler. Mais tu dois demander au capitaine Haddock s’il est d’accord, c’est mieux. ;-) biz

  12. ça me fait penser que le sujet serait similaire aux blogs art

    mais j’en compte de moins en moins de bons

    bref, je pense que les blogs sont indispensables
    concernant mon truc, car je parle rarement de livres, les critique moins, mais plus d’expo, je vois plus de critiques dans les blogs que dans artpress ou même beaux arts…

    voilà aussi pourquoi je préfere le blog, moi aussi, à certains critiques aisés, bien installés. Et puis un bloggeur critique, lui il aura lu, ou vu l’expo, c’est moins sur de la part du critique.

    P.S. perso: magda, même si c’es difficile en ce moment pour moi, et m^me pour toi, essayons de nous voir très vite, je suis navré de reporter…

  13. Fafa

    oulà ! ne me cite pas les grandes écoles et l’élitisme en référence tu sais ce que j’en pense. Le souci c’est que du carcan à la con finalement on ne sort point. Soit ce sont les élites qui le fixent et on est bon pour se colleter là aussi des ignorants qui se posent en référence soit c’est l’ignorant qui le fixe et là on est bon pour le nivellement par le bas qui est ce que je reproche principalement aux blogs qui se disent « littéraires ».

    J’aime les blogs qui parlent de littérature pour ce qu’ils sont quand ils ne se la racontent pas jusqu’à la cordillère des andes : Des carnets de bord si tu veux, des espaces de partages, de débats. C’est un plaisir de lire des passionnés que ce soit de littérature, de macramé, de pêche ou de musique.

    Il s’avère que la majeure partie des blogs ne sont pas un lieu d’échange. Le rédacteur donne son avis celui qui se pose en contre est un crétin point. Cette posture ne m’intéresse pas. Et je suppose que c’est celle que vilipende libé et magazine littéraire.

    Je suis loin de l’avis de Choron sur le post précédent. Je n’éprouve pas de mépris face à l’ignorance puisque nous sommes tous des ignorants, et je ne suis pas aigrie au point d’être dans une telle violence.

    Ce que je reproche aux blogs est je le répète la volonté de nivellement de la culture par le bas ce n’est pas uniquement le fait des blogs littéraires mais des blogs tout court.

    Comprends que les blogs lus par les chroniqueurs de libé sont ceux qui ont un max de trafic et qui font dans le relationnel cupide et dans la mégalomanie, il est dommage que toi, ou Emeraude ou Caro ou d’autres vous sentiez visées car bien qu’on cause de littérature sur vos blogs on ne s’y roule pas dans une tentative « d’art de la critique » ronflante et ego centrée.

    Je vois bien que vous vous faites agresser régulièrement mais personne n’est à l’abri du connard qui passe de plus prises dans le filet des « blogs littéraires » vous payez pour les crétins que je vilipende.

    Quant à « La culture du c’est mon choix » tu me parles là de la tentative permanente de tenter d’imposer aux autres sa connerie. « Mozart c’est de la merde c’est mon choix, je n’ai pas à argumenter donc je m’évite un processus de réflexion achement trop fatiguant et par conséquent j’interdis toute réflexion à ceux qui sont en face. Que ceux qui ne sont pas d’accord aillent se faire foutre ce sont des cons. »

    On retrouve effectivement les mêmes fonctionnements sur la plupart des blogs, tristes reflets de ce qui devient une norme sociale parfaitement représentée par la présidence.

    Je ne peux pas adhérer à une forme de pensée aussi pauvre aussi vide de sens et aussi sectaire c’est impossible.

    Tu défends « le blog littéraire » en général je le comprends et je comprends ton argumentation, je préfère défendre certains blogs en particulier sachant que dans la généralité se fondent avec facilité une grande majorité d’abrutis.

  14. Ben dis donc, je pense que je vis au pays des Bisounours puisque j’ai l’impression de ne fréquenter que des blogs intéressants et ouverts au débat… Je crois que tout ça repose en fait sur un malentendu : la toile permet à tous de faire entendre sa voix et l’ampleur du phénomène fait peur. Après tout, doivent se dire les critiques littéraires, « qui me dit que dans la masse des blogueurs de livres, il n’y en a pas un qui un jour va me piquer ma place ? » Comme le rappelle Magda, les blogueurs ont des jobs et un blog n’est pas un C.V… C’est quand même incroyable que le problème ne se pose pour personne d’autres : les blogs de fille croulent sous les propositions diverses et variées, les blogs de loisirs créatifs aussi et personne ne crie au scandale que je sache. Pourtant, quand une fille lambda teste la dernière crème à 240€ le pot et en parle sur son blog, c’est pareil que quand un blogeur chronique le dernier livre qu’il a lu, il me semble. Il y a une prétention assez française qui pense que la culture est réservé à un petit monde clos et que seuls peuvent en parler ceux qui ont été « formés » pour… Quand on voit la formation des critiques littéraires français, laissez-moi rire…

  15. Ah, et sinon, c’est gentil tous ces compliments, les filles! :)

  16. Je viens d’aller lire les derniers commentaires sur le dernier billet et je pense tout comme Thom… Voilà, on est deux. ;)

  17. « En tant que blogophage j’ai des perles à te faire hurler et à te faire rallier l’avis de Libé.Pour ma part je lis très peu de blogs littéraires pour les raisons que je viens de t’exposer. »
    Un peu contradictoire, non ?
    Quelqu’un pourrait-il me dire une fois pour toutes quelle formation ont reçu les critiques littéraires ? je suis fort curieuse de le savoir…

  18. La plupart des critiques littéraires sont journalistes. Il n’y a pas en France de formation spécifique de critique littéraire.

  19. « Il s’avère que la majeure partie des blogs ne sont pas un lieu d’échange » dit Fafa, ce qui est tout à fait exact. Ce n’est pas non plus le but premier d’un blog. Par contre, il y règne généralement un certain bon esprit, un truc suranné, vieillot et ringard que j’appelle la politesse, genre on te pose une question, tu y réponds.
    Mais apparemment certain(e)s méritent réponse, et d’autres pas.

    Magda : Evidemment qu’il y a du déchet dans les blogs, dans tous d’ailleurs, Thom l’a encore dit récemment on a tous écrit des trucs dont on a honte à la relecture, et puis alors, la belle affaire ! Ca n’autorise personne (à part vraiment les cons) à s’ériger en juge méprisant ou même condescendant.

  20. @ Tous : d’abord, moi, là je suis en plein kif. Parce que je crois qu’on peut dire que aujourd’hui 10 avril, mon blog est bien un blog d’échange puisque tout le monde écrit des com’ qui me passionnent! Merci à vous!

    @ Stéphane : je trouve que les blogs art sont totalement indispensable. L’art contemporain peut difficilement se passer de l’oeil plus éclairé d’un connaisseur, d’un étudiant… ils ne sont pas assez en vogue. Je compte sur toi pour changer ça!

    PS : tu sais je suis en speed total entre ma pièce qui va se rejouer, mon scénario, la pièce que j’écris… on va laisser passer un petit peu de temps et se faire ça à la cool!

    @ Fafa : on est d’accord, on trie. C’est vrai que le blog peut avoir une tendance au « nivellement par le bas ». Parce qu’on lit un blog un peu vite fait, généralement, on ne s’y attarde pas trois plombes (je me vois mal prendre mon ordi dans mon bain pour me délecter des pages de mes amis blogueurs, comme je le fais avec le ML ou autre). Mais il y a une autre facette à ça : tout va plus vite, donc on pense plus vite, on s’attaque parfois à des sujets qui ne nous auraient pas effleuré. J’adore, c’est génial! Oui, je défend le blog littéraire, je le trouve nécessaire. Et je garde mon esprit critique, comme toi ;-)
    Au fait, « ne pas se la raconter jusqu’à la Cordillère des Andes » : c’est formidouble cette expression. C’est de toi? j’adore! :-)

    @ Fashion : D’accord avec toi à 100%, les blogs de fille ont un fonctionnement on ne peut plus commercial, type cheval de Troyes du marketing des grandes marques, et je trouve ça plus que limite!!! Alors, laissons les blogs littéraires parler en toute liberté de bouquins, ils ont au moins le mérite d’être affranchis de la pub déguisée.
    Quant aux critiques : j’en connais même qui ne sont pas du tout journalistes ni auteurs…

    @ Cathululu : je te laisse en débattre avec Fafa… mais tu as vu la réponse de Fashion. :-)

    @ Fashion, bis : oui et d’ailleurs, en France, il traîne beaucoup d’autodidactes (j’aime bien ça, mais c’est aussi un problème) dans le monde de l’art en général : pas de formation de metteur en scène (un comble, non?), la formation de scénariste vient d’apparaître et nous vient des pays anglo-saxons… Aux Etats-Unis, ils ont même des classes de « writing »! Ben oui, c’set un métier, écrire…

    @ Cuné : je trouve que les blogs pourraient ouvrir parfois un peu plus le débat, justement.
    Et sinon, c’est quoi le billet dont tu as le plus honte? Pour ma pomme, j’ose pas y penser, héhé….

  21. Les débats, tu les as sur les forums, et c’est d’ailleurs ce qui m’en a dégoutée à vie. Je ne viens pas sur le net pour ça, j’aime bien le principe de « vitrine » d’un blog, c’est un système qui me convient très bien, je pioche des idées de lecture à droite à gauche, je n’en attends pas plus.
    Les vrais dialogues (car il y en a, bien sûr) ont souvent lieu par mails privés, ou par rencontre en face à face.
    Sinon, le billet de la honte ? :-D En fait je ne me relis pas, et j’efface tout ce qui est hors-sujet régulièrement… donc aucune idée ;o)

  22. C’est bien ça le pire : les critiques littéraires qui n’ont pas plus de légitimité que d’autres et qui se sentent agressés et qui sont agressifs… Peut-être est-ce dû à une peur de voir leur job disparaître sous cette forme : combien de magazines musicaux ont mis la clé sous la porte ?

  23. Matt

    @ Fafa : je trouve ton avis très pertinent mais je pense que tu considères encore l’écrit comme parole d’évangile. Pour moi, avec Internet, on est passé de l’époque d’un écrit journalistique qui faisait référence à une ère dans laquelle l’écrit peut aussi n’être qu’un avis. Internet et les blogs ont tout simplement désacralisé l’écrit.

  24. Alors, une fois de plus j’adore ton texte (le coup du dico sur la banquise m’a achevée, mdr :D ). Et je suis très flattée que tu me cites, mais j’aimerais juste rectifier une petite erreur : c’est le suédois et non l’islandais que je lis dans le texte (le vieil islandais à la rigueur et encore avec peine et dico à portée de main). Tu me pretes des talents que je ne possède malheureusement pas ;) .
    Je suis trop claquée pour argumenter correctement alors je renonce à mettre mon grain de sel construit et élaboré dans la discussion, du moins pour ce soir. Mais, en résumé, ça donne quelque chose comme : le blog, c’est génial, à condition d’allumer son cerveau avant lecture/écriture – comme avec n’importe quel autre média quoi. Et bien sur que nos critiques sont légitimes. Qui a lu quelque chose a aussi le droit de donner son avis. Certains avis sont dignes d’intéret, d’autres pas. En soi rien de bien nouveau car cela vaut aussi pour la critique rémunérée.

    J’ai hate que ma BU du bout de l’Allemagne reçoive enfin le ML d’avril histoire de pouvoir lire ce fameux article.

  25. Magda

    @ Cuné : comme on dit, « c’est ton choix ». Je comprends parfaitement et d’ailleurs je débats peu, à part sur les blogs que j’aime. Les forums me gavent (mais surtout parce qu’ils utilisent une langue « texto » qui m’insupporte, type « c ce ke g di… »
    mmmh, cette histoire du billet de la honte, je trouve ça vraiment marrant… héhé…

    @ Fashion : tu crois vraiment que les critiques littéraires sont menacés par la profusion de blogs? moi, j’en doute fort. Je crois qu’on ne se bat pas avec les mêmes armes ni avec le même « lectorat ». Je pense que ce sont des compléments. Je ne suis pas convaincue que la disparition des magazines musicaux soit due à Internet et aux audioblogs… Regarde les Inrocks, ils savent utiliser le net et continue à cartonner en terme de vente et d’influence.
    En tous cas, dans le domaine que je maîtrise le mieux, le théâtre, je peux t’assurer que les blogs n’ont pas du tout pris la relève face à la disparition des magazines critiques (pour des raisons purement économiques : pas assez de lecteurs…). et c’est très dommage!

    @ Matt : tu viens pas de balancer une bombe sur mon blog, là? J’attends la fusillade de Fafa ;-) En tous cas, c’est un point de vue on ne peut plus intéressant et qui risque de faire flipper plus d’un « professeur »… en gros : tu as raison!

  26. Magda

    @ Agnès : j’étais en train de taper ma réponse et tu étais déjà là, quelle promptitude!

    Si tu veux, le ML d’avril, je peux essayer de le trouver encore, et te l’envoyer…

    Zut pour l’islandais! Quelle déception! Enfin, quand même, tu lis le vieil islandais et ça, ça me scie. « Le vieil islandais à la rigueur » dites donc Madame, vous ne seriez pas un peu trop modeste? Bon, je vais modifier ça sur le billet. Biz :-)

  27. Merci pour la proposition mais ce n’est pas la peine. La BU l’aura probablement à la fin du mois ou au pire début mai (ne nous plaignons pas du retard, car c’est déjà bien qu’ils l’aient… malheureusement ni Lire ni Transfuge ne sont représentés dans leur rayons) et ma maman s’occupe de m’acheter mes exemplaires persos (que je récupère une ou deux fois par an quand je rentre en France…).

    Merci aussi d’avoir corrigé et je te promets qu’en ce qui concerne le vieil islandais ce n’est pas de la modestie. Je suis juste consciente des progrès qu’il me reste à faire en la matière. D’ailleurs j’ai une épreuve de traduction vieil islandais-allemand à l’exam de fin d’études – en théorie l’an prochain au printemps – ce qui signifie : vieil islandais matin, midi et soir à dose non-homéopathique pendant des mois. Et puis avant ça il y aura le mémoire à écrire donc lecture de textes en vieil islandais. Je vais rigoler. Mais ça, j’en reparlerai certainement, le moment venu, sur mon blog ;) .

  28. @ Agnès : bon, alors bonne chance pour le vieil islandais, n’empêche que ça m’impressionne grandement, tout ça!

  29. pas de problème magda,
    par contre tiens moi au courant, je veux la voir ta pièce…

    début mai je serai, de mon côté, moins tendu…

    bises

  30. Je trouve tout ceci PASSIONNANT.

    Cela n’étonnera personne : cela fait bien longtemps que j’évoque la question quand j’en ai l’occasion. Je ne me priverai pas aujourd’hui, surtout quand on me cite en référence (merci, Magda :)).

    Attaquons sur Foenkinos, dont tu parles dans le billet : je ne crois pas que le problème soit d’aimer ou non Foenkinos. En l’occurrence, notre ami Choron, dans son com au post précédent, visait plutôt la chouchoutitude. J’avais je crois laissé entendre ce que j’en pensais. Son commentaire était insultant, odieux…mais soulevait des choses intéressantes. Combien de fois ai-je dit, en riant, gentiment, mais dit quand même…à quel point le trip sur les auteurs chouchous me bassinait ? On me dira que ça n’engage que moi. Pas sûr. Pas sûr que les auteurs ne soient pas eux-mêmes irrités par ce genre de chose. C’est avoir bien peu de fois en la nature humaine (et en la littérature) que de croire qu’un auteur puisse aimer être traité comme une popstar au sens le plus péjoratif du mot – c’est à dire d’être plus apprécié pour son côté sympathique et sa personnalité que son travail. Je trouve ça tout à fait contre-productif ; qu’il s’agisse de Foenkinos (que je n’apprécie pas du tout) ou de Nicolas Cauchy (que j’aime énormément). Mon auteur favori est Philip Roth. Si je suis la définition de l’auteur chouchou, je n’ai pas le droit de dire « Philip Roth est mon auteur chouchou ». Je ne l’ai jamais rencontré, je n’ai jamais été pris en photo avec lui et si ça se trouve, il est antipathique au possible. Il n’empêche que si on me demande quels sont « les chouchous de ton blog ? », son nom sort obligatoirement en premier.
    Alors non, ce n’est pas un chouchou. Mais dans ce cas les « auteurs chouchous » n’existent pas : ce sont juste des « hommes et des femmes chouchous », et mon boulanger qui est charmant mais fait un pain assez quelconque est mon boulanger chouchou.
    On me dira que je fais très long pour dire un truc que j’ai déjà dit…certes. On me dira que mais non, j’ai rien compris, c’est du second degré. Le problème, et ça je crois ne jamais l’avoir dit (en tout cas jamais en ligne)…c’est que quelqu’un qui ne le sait pas ne le voit pas. Et que le second degré sur le long terme…impose forcément de se demander où il finit – et où commence le premier. Un exemple : imaginons que je dise à Magda, en rigolant, « Magda, t’es trop conne » (je ne le pense pas, évidemment, c’est un EXEMPLE). Une fois, admettons qu’elle puisse en rire. En revanche si tous les jours pendant six mois je dis à Magda « t’es trop conne »…il sera bien normal qu’elle commence à se demander si je ne le pense pas vraiment. Et même : si j’éprouve le besoin de le lui dire tous les jours, il y a de fortes chances que dans le fond je le pense. Il en va EXACTEMENT de même pour le délire sur les auteurs chouchous précédemment fustigé (dans des termes ô combien injustes et injurieux) par Choron.

    Ceci posé…personne ne s’étonnera si je me trouve dans une position délicate, à la fois d’accord avec l’excellent commentaire de Fafa…et d’accord sur beaucoup de points avec les autres blogueurs. Aïe. Me voilà pris dans un paradoxe emmerdant. Mais c’est sans doute parce que de même que pour les bouquins, je différencie le « coup de coeur » du « chef d’oeuvre »…pour les gens, je différencie leurs qualités humaines et leurs travaux.

    Les blogueurs sont-ils des critiques ? Non. Ni moi, ni Fashion, ni personne. Nous ne sommes pas des critiques littéraires. Mais il y a une différence entre le métier de critique littéraire et l’exercice d’une fonction critique. J’ai un problème avec certaines réactions (pas juste à ce billet, mais en général). Je m’explique – certains disent : « les blogueurs jouent leur rôle (critique ou prescripteur) dans la chaine littéraire ». D’autres disent : « le blogueur est un simple lecteur, il ne fait que donner son avis qu’il partage et n’a pas d’autre prétention. » Les deux points de vues peuvent tout à fait se discuter. Ce qui me chiffonne…c’est quand je vois un nombre démentiel de gens qui sont d’accord à tour de rôle avec les deux assertions ! Or ça, ce n’est pas possible : c’est juste incohérent. Soit on pense que le blogueur est un simple lecteur, soit on pense qu’il a un rôle à jouer au-delà de celui de lecteur. Mais pas les deux.

    Je n’ai jamais eu la prétention d’être critique littéraire. Vraiment, jamais. En revanche…j’avoue sans mal que j’exerce une fonction critique, et oui, bien sûr, j’estime que mon avis a de l’intérêt dans la plupart des cas, sinon de la valeur. Ce n’est pas de la prétention de dire ça (même si je suis a priori le seul à le dire…) : …si on pense le contraire à quoi bon ouvrir un blog et y dire ce qu’on pense d’un bouquin sur un espace PUBLIC ? Si mon avis n’engage que moi et si je pense vraiment que tout avis est subjectif et que les gouts et les couleurs ça ne discute pas…pourquoi je perds mon temps à en discuter à donner mon avis ? Je n’ai pas besoin d’un blog pour conseiller des livres à mes copains. Je n’ai pas plus besoin d’un blog pour échanger ou discuter (commenter les articles des autres, comme le fait par exemple Fafa, me suffirait sinon amplement en terme d’échange, pas besoin d’être au centre de la spirale). Je suis désolé…mais l’expression la plus inepte de tous les temps c’est : « à mon avis… » lorsqu’elle est accolée à une longue critique détaillée…!

    Arrivé là, c’est le point de vue d’Amanda que je retrouve : critique pro et blogueur ce n’est pas du tout pareil et la question ne devrait même pas se poser. Et la différence n’est pas juste que le critique est rémunéré, ce serait trop facile et à ce moment-là n’importe quel blogueur capable d’avoir un avis et d’écrire en français correct (soit donc…tout le monde ou presque) aurait déjà changé de métier. Même le blogueur le plus doué de l’univers n’est pas critique littéraire et je m’étrangle quand un ami me dit, croyant me faire un compliment « tes critiques valent bien celles des pros ». Il n’est même pas question de se demander s’il le « vaut » ou non. Je fais autre chose. Je suis…blogueur ! Et je ne le serai ni plus ni moins si j’étais payé. Critique pro fait appel à des paramètres autres que ceux-là, que tous les blogueurs ne possèdent pas. Ne serait-ce que la capacité à écrire un article d’un certain nombre de mots. Je suis personnellement incapable de faire court (je le prouve en ce moment :)). J’en connais d’autres qui seraient bien incapables de faire long. Si on me demande d’écrire une critique de n’importe quel livre qui fasse (au hasard) 200 mots…j’en suis juste INCAPABLE. Comme tous les blogueurs à disons 99,9 %. A l’inverse aucun critique sans doute ne serait capable d’avoir le ton que j’emploie, ou d’écrire beaucoup de mes articles. Ce n’est pas bien, ce n’est pas mal, c’est comme ça.
    Et c’est vrai, les critiques pros ne nous aiment pas beaucoup. Mais ça ne durera pas : les blogs sont de mieux en mieux, de plus en plus intéressants (souvenez-vous de ce qu’on trouvait dans la blogosphère il y a encore deux ans !), et le critique sur le net aura un jour ou l’autre un statut tout à fait respecté. La preuve : les journalistes prennent malgré tout la peine de s’y intéresser – même si c’est pour cracher dessus. Ce qui est nul…tout en pouvant se comprendre. Nous exerçons tous des métiers. Que subitement des amateurs fassent des choses similaires, même modestement, en recueillant beaucoup de succès et d’écoute…bien sûr que c’est désagréable ! Prenons un exemple débile. Imaginons que je sois…le boulanger à côté de chez moi (le revoilà). Je fais mon job, bien ou mal, mais c’est mon job. Je suis légitime dans ce que je fais, à tout point de vue. Là, mon voisin, Robert, qui est plombier, se met à faire du pain dans son sous-sol. Peu importe qu’il le fasse bien ou pas : mes clients se mettent à déguster ses pains, et même à les comparer au mien (car les gens n’ayant pas de blogs ont TOUJOURS le comparatif avec les critiques à la bouche, il faut bien le voir aussi, et pas que des abrutis comme Choron mais aussi des gens comme par exemple ma meilleure amie, qui n’a rien d’une truffe). Eh bien ça va m’énerver, forcément. Pourtant Robert n’en fait pas un métier. Il ne se fait pas payer, il n’en a pas envie, il fait ça pour son plaisir et il ne se prétend même pas boulanger. Il n’empêche que le boulanger c’est MOI ! Et que j’ai forcément une furieuse envie de le rappeler à tous ceux qui me disent que Robert, c’est trop cool ce qu’il fait !

    Je veux dire qu’en effet, je trouve souvent les articles de presse sur les blogs mal fichus, sinon de parti-pris. Mais s’ils sont parfois fort peu journalistiques…je les trouve très humains, et j’avoue avoir la faiblesse de les pardonner et de les oublier très rapidement.

    Je termine ce monumental commentaire en revenant à ce que nous disait Fafa plus haut, comme quoi Fashion était plus l’exception que la règle. N’oublions pas que la blogosphère littéraire que nous fréquentons doit représenter 10 % de l’ensemble de la blogosphère des lecteurs. Sur l’ensemble du web francophone y a t’il plus de Fashion ou de critiques nulles, inintéressantes et mal écrites ? Bah désolé : y en a trois fois plus de nulles.

  31. (nota, après relecture de la discussion)

    Je n’ai évidemment pas changé d’avis depuis deux jours, à propos du job de critique. Mon idée était d’insister sur le fait que ça faisait appel à d’autres paramètres que le simple fait de lire et de commenter, même si, je le maintiens, il n’y a pas de formation de critique littéraire à proprement dire ;-)

    Sinon, je rebondis sur ce que disait Fash : « Pourtant, quand une fille lambda teste la dernière crème à 240€ le pot et en parle sur son blog, c’est pareil que quand un blogeur chronique le dernier livre qu’il a lu, il me semble. Il y a une prétention assez française qui pense que la culture est réservé à un petit monde clos et que seuls peuvent en parler ceux qui ont été “formés” pour… »

    Je ne crois quand même pas qu’une crème et un livre ce soit pareil (et là, on notera que je me retiens de ne pas ajouter « sauf dans le cas de Fœkinos » :D), même si je comprends bien l’idée et même si je sais que c’est un raccourci pour éviter faire des longs gribouillis comme moi :-) L’équivalent de la crème, c’est Guillaume Musso, les bouquins qu’on peut acheter chez l’Intermarché minuscule à côté de chez moi, mais pas la grande majorité des livres qu’on évoque sur les blogs ;-) Je dirais même que c’est justement parce que trop de gens prennent cette remarque au pied de la lettre qu’il existe tout un tas de blogs litté nazes (dont apparemment nous ne sommes que trois à connaitre l’existence ici !) qui déservent ceux des personnes présentent dans cette discussion. Evidemment, qu’on a pas besoin d’être formé au sens de formation rigido-scolaire pour apprécier un livre. En revanche, on a besoin d’être formé au sens global (avoir un minimum de connaissances) pour donner un avis intéressant. C’est notre cas à tous, simplement ça nous semble tellement évident qu’on y pense jamais. Demandez un commentaire de lecture à ma mère, pourtant lectrice passionnée…sa passion ne la rend pas nécessairement passionnante. Loin de là.

    (notez que finalement…c’est peut-être aussi pour ça que j’ai acheté une crème anti-rides qui m’a filé de l’urticaire)

  32. Merde alors! je viens d’écrire dans mon coin un billet sur mon blog intitulé « La nouvelle nouvelle critique » au sujet justement des « critiques » de la blogosphère… et là, je tombe sur ce super billet de Magda suivi de commentaires plus fins les uns que les autres… pffff, fallait me prévenir… j’ai l’air de quoi, maintenant…
    Bon, au point où j’en suis, je donne rapidement mon avis sur la question: 1) il y a de tout dans la blogosphère littéraire, des péteux, des humbles, des vrais, des faux, des honteux qui ne devraient pas avoir honte, des pas honteux qui devraient avoir honte etc. 2) la tendance générale est quand même à « l’impression de lecture » modeste, argumentée mais pas toujours, en tout cas ne cherchant pas à concurrencer les critiques littéraires « officiels ». 3) je trouve pour ma part que beaucoup de lecteurs-blogueurs font justement trop dans la « retenue » (ou le complexe d’infériorité): ayant peur de paraître trop prétentieux et définitifs dans leurs jugements, ils ont tendance à ne donner que des impressions… très impressionnistes, sans chercher à argumenter, et parfois en étant systématiquement positifs (parce qu’on s’expose moins en étant positif?). C’est dommage, car 4) parmi les « officiels », il faut distinguer les critiques littéraires « savants » qui étudient les oeuvres, et les critiques littéraires « prescriptifs » surtout présents dans les magazines: or, parmi les seconds, il y a des génies, des cultivés etc. mais également des vrais abrutis mauvais lecteurs (voir certains « articles » critiques atterrants dans « Lire ») _ bref, dans des proportions finalement équivalentes à ce qu’on trouve sur le Net chez les « amateurs »… 5) désolé pour les numéros, c’est juste pour essayer d’être clair et pas trop long. 6) encore merci pour ce débat passionnant.

  33. Je ne sais pas si j’ai une quelconque légitimité pour poster un commentaire sur ce blog, sachant qu’en fait je le découvre en lisant ce billet (oui, je sais, honte à moi, il m’avait déjà été recommandé, mais il y a tellement de blogs aujourd’hui qu’on ne sait plus où donner de la tête).

    Le vieux débat entre journalistes et blogueurs date déjà de quelques années. Si je me souviens bien, c’était Pierre Assouline qui avait le premier lancé un pavé dans la mare. À l’époque, il avait fait tout un billet pour nous expliquer que critique littéraire « c’est un métier, une technique, un savoir-faire, une expérience. Désolé mais non, tout le monde n’est pas journaliste, photographe, cinéaste, professeur, encyclopédiste ».

    Soit. Effectivement, le blogueur ne se revendiquait pas comme « critique littéraire » mais plutôt comme « scribouilleur amateur ». Je m’explique : pour commencer nous ne sommes pas de simples lecteurs pour la simple et bonne raison qu’un simple lecteur ne lit pas plus que 80 livres par an.

    Je pense donc que les blogueurs littéraires sont plutôt des lecteurs avertis dans le sens où ils ont suffisamment de matière pour séparer la lie du vin. A ce titre là, je ne pense pas que les journalistes aient un statut différent. Avant d’être journalistes, ils sont lecteurs. C’est donc à travers leur vécu et leur sensibilité qu’ils appréhendent un roman. Donc le terme de « simple lecteur » ne veut effectivement rien dire. Ce qui est intéressant c’est le statut de rédacteur, puisque nous écrivons sur nos lectures. Que l’on dise : « je ne suis pas une spécialiste de l’écrit, et donc mes billets en sont révélateurs, j’essaie simplement de mettre modestement des mots sur mes sensations » est plus proche de la réalité je pense. Car en fait, ce qui distingue les blogs les uns des autres, ce n’est pas le statut de lecteur, mais l’aisance à manier les mots et la syntaxe.

    A ce titre là, il y a effectivement de tout et n’importe quoi dans la blogosphère littéraire, et c’est peut-être en cela que les journalistes se distinguent parfois des blogueurs : ils écrivent bien, voire même très bien. Personnellement, la rédaction de mes billets est totalement instinctive, mais j’essaie toujours d’expliquer pourquoi j’ai aimé ou non; car il me semble que c’est là qu’un billet devient intéressant. Si c’est pour lire « j’ai pas aimé » ou « j’ai adoré », je n’en vois pas bien l’intérêt.
    Malheureusement, sur certains blogs, les billets se contentent de cela.

    Une autre chose qui nous distingue des journalistes, est la liberté de ton de nos billets : en effet, nous mettons souvent en avant la subjectivité de nos lectures, plus peut-être qu’un journaliste qui doit rester dans un « cadre ». Et c’est cette subjectivité que je vais souvent chercher dans les blogs.

    Maintenant il est vrai aussi que parfois je suis un peu désespérée quand sur 10 billets publiés, 6 nous parlent de choses qui n’ont rien à voir avec la littérature : tags, réunions entre copines, anniversaire du chat etc… Je sais que je suis très mal placée pour donner un avis là-dessus puisque je suis connue pour ne jamais parler de moi sur mon blog. Je fais sûrement partie des blogueuses les plus discrètes à ce niveau là (et d’ailleurs beaucoup ont du mal à comprendre cette position). Après tout, si j’ai ouvert un blog, c’était pour parler de mes lectures et pas d’autres choses. En fait, j’essaie de faire ce que j’aimerais trouver ailleurs : je me moque totalement de savoir si il pleut ou si la fille de untel a perdu sa dent de lait. ça m’énerve plus qu’autre chose.

    Quant aux agressions sur les blogs, là encore, je me dit 2 choses :
    la première c’est que je ne pense pas que l’on soit plus agressés que les journalistes. Je suis sûre que quand un article incendiaire paraît sur un auteur apprécié, la rédaction reçoit dans les jours qui suivent des dizaines et des dizaines de courriers de lecteurs expliquant au journaliste que ce n’est qu’un frustré qui n’a rien compris. Seulement, nous n’en n’avons pas connaissance parce qu’il y a des secrétaires qui traitent ce genre de courriers et qu’ils ne sont pas ensuite publiés.
    À partir du moment où nous acceptons de publier nos billets, nous ne pouvons pas ensuite nous plaindre d’avoir des réactions qu’elles soient positives ou négatives. C’est là règle du jeu. La différence entre le journaliste et le blogueur est que nous n’avons pas une équipe qui traitent nos commentaires en amont.

    Par contre, en plus de 3 ans, je n’ai été que très peu victime de ce genre d’attaques. Elles restent très anecdotiques au final. Et pourtant, en 3 ans, j’ai publié des billets plutôt cinglants sur certains romans. Mais quand il arrive qu’une personne vienne poster en commentaire pour me dire que : »vraiment, ta critique est pourrie, tu n’as rien compris au livre, reste chez toi et arrête de bloguer », je réponds qu’il y a autant de lectures pour un livre donné que de lecteurs. Tout est affaire de ressenti. « Mes vers ont le sens qu’on leur prête » (P.Valéry). J’ajoute que je comprends et respecte sa position, et qu’un livre qui fasse l’unanimité est même plutôt suspect. Je conclue en lui demandant de respecter à son tour ma position. En général, ça suffit à calmer le jeu.

    Un dernière petite chose pour Thom : « souvenez-vous de ce qu’on trouvait dans la blogosphère il y a encore deux ans ! »
    ben merci… il y a deux ans j’étais déjà là… :-D est-ce à dire que tu me ranges dans la lie? ;-)

    Pour finir, désolée de la longueur de mon commentaire… ce n’est pourtant pas dans mes habitudes. ;-)

  34. Laurence, tu m’as très bien compris ;-) Je voulais dire par-là qu’en 2006 j’hésitais à ouvrir un blog parce que je trouvais que ce qu’on proposait n’était pas toujours très intéressant. Et qu’au fil de ces deux années j’ai vu les blogs passionnants fleurir au fur et à mesure que le format se popularisait.
    Mais ta vanne soulève un truc intéressant, en fait : l’amalgame et le malentendu. Il y a des milliers (des millions) de blogs ne fût-ce que sur les livres. A notre manière nous ne sommes ici qu’un microcosme d’une cinquantaine de personnes qui se lisent régulièrement et poussent des cries d’orfraies lorsques les pros taclent les blogs sans discernement. Réflexe quasi corporatiste qui à la limite se comprend d’autant mieux que les journalistes font pareil. Mais en cela, valons-nous mieux qu’eux ? On va écrire des pages et des pages pour dire que les critiques pros attaquent les blogueurs n’importe comment, mais ce faisant on ne fait pas preuve de beaucoup plus de discernement qu’eux…parce que le critique de Lire et celui de Libé, celui du Figaro Littéraire et celui de 20 minutes, celui d’ELLE et celui des Inrocks, celui du Monde des Livres et celui de Rock&Folk…on les amalgame tout autant dans nos réflexions. Déjà souvent, au sein du même journal, coexistent plusieurs sensibilités. J’ai souvenir d’un article très favorables à la critique sur blog (en règle générale) publié il y a deux trois mois par…Libé, le même journal que nous mettons en accusation aujourd’hui…
    Bref : quand on les lit, ils sont aussi divers que nous le sommes nous, blogueurs…parce que le vrai point commun entre le blogueur et le journaliste, c’est le côté « sur le tas », la multiplicité des parcours. Quand on dit qu’un blog n’est pas un CV, je suis d’accord sans l’être. D’accord au sens « on n’a pas à décliner ses formation pour bloguer et critiquer ». Mais ce qui fait que nos blogs sont si différents les uns des autres, et donc si riches…c’est précisément que nous avons des parcours différents et des formations différentes…non ? D’ailleurs, souvent, quand j’apprends ce que fait un blogueur dans la vie courante, je me dis « ah tiens…ça explique des trucs… »

  35. Hey les amis, j’ai l’impression que mon blog est un café littéraire, que nous sommes tous autour d’une table avec un bon expresso (c’est mon cas, grâce à Thom et à ses dosettes ;-) ) et ça me botte bien.

    @ Stéphane : je te tiendrai bien sûr au courant pour la pièce, je vais faire un billet avec un tarif spécial blogueurs, pour ceux qui auront envie de venir… ce sera l’occasion de se rencontrer peut-être avec plusieurs personnes avec lesquelles je parle régulièrement et que j’ai envie de découvrir en grandeur nature!

    @ Thom : je vais essayer de faire le tri dans tes trois coms qui tous sont plus qu’intéressants.
    – les auteurs chouchous : Foenkinos m’est sympathique mais ce n’est pas mon auteur chouchou. Mon auteur chouchou est mort il y a fort longtemps et je doute qu’il eût aimé, en effet, que je parle de lui comme d’un chihuahua adorable. Certaines blogueuses – que j’aime beaucoup par ailleurs – ont en effet une attitude un peu girly avec certains auteurs, ça me fait rire, et pour moi ça ne va pas plus loin. Pour ma part j’ai bien trop de morgue pour demander une photo à un auteur et je trouve que l’autographe est le truc le plus niais du monde, mais ça c’est parce que je suis une sale snob et j’en ai bien conscience.

    – la métaphore du boulanger : drôle, et vraie, mais heureusement, en pays d’économie libre, la concurrence existe. Il faut que le boulanger cohabite avec celui qui fait du pain funky dans sa cave, sinon on est en RDA, bordel! Voilà pourquoi je pense que les critiques devraient nous foutre la paix et nous, foutre la paix aux critiques. Je m’éclate à partager mon avis avec les lecteurs Internet, et quand quelqu’un me fait le plaisir de lire un bouquin que je lui ai conseillé, je suis heureuse, c’est tout! Tu as raison, ni Fashion ni toi n’êtes des critiques au sens propre, mais qu’importe? Vous êtes de bons blogueurs.

    – les blogs nuls : je ne nie pas du tout leur existence, mais vu que je ne les fréquente pas (pourquoi s’y attarder?) je fais abstraction. C’est vrai que je ne lis que 10 blogs environ vraiment régulièrement. Je trouve que 10, c’est beaucoup. Je ne lis peut-être pas autant de critiques littéraires officielles!

    – le blog, CV ou pas CV : bonne question… je sais que ça ne l’est pas à priori, mais que ça peut le devenir. Ca m’a déjà servi dans ma vie professionnelle, je l’accorde complètement. C’est une bonne chose dans le sens où cette pression – faire mieux, tout le temps, se dépasser, s’entraîner, écrire régulièrement, s’instruire pour rédiger de manière construite – me permet de m’améliorer professionnellement. Ca peut donc être une vitrine, et je suis sûre que c’est le cas pour certains blogueurs (je pense à Blandine Longre, par exemple). Cela dit, si la plupart d’entre nous se cache derrière un pseudo, n’est-ce pas pour garder une certaine latitude? Pour ma part, parfois, j’y vais un peu violemment dans mes billets en me disant : après tout, je m’en fous, je suis libre d’écrire ce que je veux sur cette page, ceux qui aiment prendront le train en marche, les autres iront voir ailleurs ce qui leur plaît. N’est-ce pas jouissif, cette liberté-là? Un critique littéraire ne l’a pas!

    @ Laurence : tout d’abord bienvenue ici, tu as toute légitimité pour commenter comme tout le monde, d’autant plus que je trouve ton point de vue très instructif et que je suis bien contente que tu nous l’aies donné.
    « ce qui distingue les blogs les uns des autres, ce n’est pas le statut de lecteur, mais l’aisance à manier les mots et la syntaxe. » : je suis complètement d’accord. C’est là le vrai problème. Tout le monde peut écrire sur la Toile, mais tout le monde n’y est pas lu, pour cette simple et bonne raison que l’écriture est un talent. Hé oui, je ne suis pas modeste sur ce point, mais si je m’estimais nulle à ce niveau-là, je n’aurais pas ouvert de blog, comme le souligne Thom… ;-) Après, on en pense ce qu’on veut, mais je crois que nous sommes tous dans le même cas. Par exemple, j’écris bien mieux que je ne fais le gratin dauphinois.

    « nous mettons souvent en avant la subjectivité de nos lectures, plus peut-être qu’un journaliste qui doit rester dans un “cadre”. Et c’est cette subjectivité que je vais souvent chercher dans les blogs. » : c’est ce que je faisais valoir à Mo, justement. La critique littéraire officielle me paraît parfois un peu sèche. Du coup, le fait que les gens, dans les blogs, s’égarent un peu sur des sujets non littéraires ne me fâche pas, du moment que c’est bien écrit et amusant à lire. Ca me plaît qu’on me raconte une histoire. On dit bien que les blogs sont des journaux « extimes ».

    « je ne pense pas que l’on soit plus agressés que les journalistes » : c’est vrai. En tout orgueil, j’avoue aimer me faire agresser un peu de temps en temps. Pour cette raison, je ne modère pas mes commentaires. D’ailleurs, la critique, même violente, est souvent constructive. Dans mon métier (le théâtre), d’ailleurs, il vaut mieux accepter d’avoir des détracteurs, sinon on avale du cyanure après chaque représentation. Il est vrai que ces agressions restent rares. Je crois qu’il est bon qu’elles existent. Je détesterais faire autorité du haut de mes petits 27 ans pour la seule raison que je rédige un blog. Ma seule légitimité pour écrire, c’est que je vis en démocratie. Pas d’agreg, pas de diplôme particulier. Bref, Internet = désacralisation de l’écrit comme le disait très justement Matt dans cette discussion.

    « la longueur de mon commentaire » : je t’en prie, franchement, c’est un plaisir pour moi de lire une discussion aussi intéressante sur mon blog. :-)

  36. @ Marco : mille pardons, ton commentaire était tombé dans mes spams, ça arrive souvent, avec WordPress. Je viens d’aller le repêcher!

    « je trouve pour ma part que beaucoup de lecteurs-blogueurs font justement trop dans la “retenue” (ou le complexe d’infériorité): ayant peur de paraître trop prétentieux et définitifs dans leurs jugements, ils ont tendance à ne donner que des impressions… très impressionnistes, sans chercher à argumenter, et parfois en étant systématiquement positifs » : alors là, tu as entièrement raison! certains blogs litt me font parfois l’effet d’être issus du doux monde d’Heidi. Peut-être aussi parce que certains se destinent justement à être auteurs et donc, ne veulent pas avoir l’air d’égratigner leurs « confrères ». Bien sûr, il faut rester poli, mais un peu d’acidité ou de piment ne nuit pas. Pour ma part, j’en fais peut-être un peu trop usage, c’est clair ;-)
    De ce pas, je vais lire ton billet. A bientôt!

  37. C’est vrai qu’il y a un côté café littéraire assez charmant, et je crois que WordPress et son appli super agréable, que je ne connaissais pas du tout avant que tu y passes, y est pour beaucoup !

    – pour l’attitude girly avec les auteurs : j’espère que tout le monde m’a bien compris et que personne ne l’aura mal pris. Je n’essayais évidemment pas de me poser en juge, mais plutôt d’expliquer pourquoi je comprenais que de l’extérieur ça puisse parfois être très mal perçu (toujours dans la perspective du journaliste qui fait une enquête sur les blogs et tombe là-dessus ; ou bien du lecteur de passage qui aurait plutôt tendance à chercher des textes avec un vrai contenu littéraire).

    – j’avoue que tu as un peu tué ma métaphore du boulanger, pourtant j’en étais fier. Enfin cela dit, son cadavre bouge encore : nous ne sommes pas en RDA mais le critique pro n’a pas plus le pouvoir de nous empêcher de faire ce qu’on veut que moi celui d’empêcher mon voisin de faire du pain :-) Ils ne peuvent que crier dans le désert (qui écoutent leurs articles sur ce sujet si personnel…à part leurs collègues), comme moi avec mes clients. :D On peut se demander ce qu’ils feraient en RDA, c’est sûr. Mais les régimes autoritaires ne sont-ils pas justement basés sur le fait d’exalter les plus bas instincts humains ?

    – sur le statut de blogueur nous sommes d’accord. Seulement il y a un bel exemple de comment peut naitre une guerre insensée entre pros et blogueurs : dans une réponse à CZ (billet d’avant), que disais-tu ? Que le blog de Fashion valait bien les pros, et qu’il avait sans doute plus de lecteurs que je ne sais plus quel mag. Juste derrière on a quoi ? L’explosion de Choron. C’est une illustration parfaite, non ? Bien sûr que c’est un raccourci et que tu ne le pensais pas stricto sensu. Mais le mec qui tombe dessus par hasard ne le sait pas. Je le dis sans la moindre envie de faire des reproches, car j’ai écrit moi-même dans un billet un jour « c’est sûr que c’est complexant de voir que des amateurs sont régulièrement meilleurs que vous »…formule rapide évitant un long développement…qui m’a évidemment valu de me faire in-cen-dier par certains :-(

    – sur le blog CV…rien à ajouter. Je serais mal placé pour le faire : je n’ai pas de pseudo et je n’ai jamais fait mystère de mes activités professionnelles :-)

    Enfin : le commentaire de Marco est tout à fait juste. En fait il y a vraiment deux extrêmes, qui en fait ne me dérangent pas la plupart du temps, parce qu’on a souvent affaire à des gens qui ont une idée à peu près juste de ce dont ils sont capables. Reste qu’en cherchant bien, je suis persuadé qu’on a tous en tête quelques exemples de blogs dont les auteurs ont des prétentions inversement proportionnelles à leurs capacités, blogs plus lus que n’importe lequel des nôtres (même Fashion) alors même que les articles y sont consternants de facilité et de vide…

  38. @ Thom : alors, en ce qui concerne la RDA, comme je peux être intarissable, je vais tenter de faire court, car ce qui est intéressant justement, c’est que c’était u système qui tentait au contraire surtout de niveler les êtres humains par le haut, par la morale. Evidemment, vu ce qu’on demandait aux gens, c’était impossible, donc le mécanisme de peur s’est installé petit à petit – mais c’était une dictature très spéciale que je découvre peu à peu par mes recherches pour mes différents travaux. Enfin si ça t’intéresse vraiment je te recommanderai deux ou trois bouquins incroyables (bon, je pourrai comprendre que la RDA ne te fascine pas autant que moi, c’est un sujet un peu étrange :-) )

    Quant à Choron et à sa réaction, je pense que c’est un ou une frustré(e) hystérique qui n’a lu que ce qu’il a eu envie de lire dans mon billet.

    J’ai découvert le blog de Marco aujourd’hui, il est vachement bien! Y a d’ailleurs un type qui recommande le Golb dans les commentaires… ;-) mais quelle star, cher Thom!

  39. Bon je viens de lire ton billet et tous les coms qui vont avec, ça m’a pris une demi-heure, si c’est pas de l’échange ça?
    Bon je n’ai rien à dire qui n’ait pas été déjà dit!
    Ah si je n’aime pas E-E Schmitt non plus et Marc Lévy (je n’ai rien lu à part les nombreuses couvertures que je vois dans le métro).

  40. @ Marco et Magda : « “je trouve pour ma part que beaucoup de lecteurs-blogueurs font justement trop dans la “retenue” (ou le complexe d’infériorité): ayant peur de paraître trop prétentieux et définitifs dans leurs jugements, ils ont tendance à ne donner que des impressions… très impressionnistes, sans chercher à argumenter, et parfois en étant systématiquement positifs” : alors là, tu as entièrement raison! certains blogs litt me font parfois l’effet d’être issus du doux monde d’Heidi. »

    Vous abordez là un problème qui me préoccupe depuis que j’ai commencé à bloguer, à savoir celui des critiques systématiquement positives. J’ai en effet décidé de ne rien écrire sur les livres que je n’ai pas aimé, à moins vraiment que le besoin s’en fasse sentir (un seul cas jusqu’à présent et qui n’a provoqué aucune réaction chez mon lectorat alors que, pourtant, je pensais ne pas y avoir été de main morte). Ce choix délibéré n’est cependant nullement basé sur une attitude anticonflictuelle post-bisounours (ceux qui me connaissent en vrai le savent bien : pour me forcer à parler une langue étrangère que je maitrise approximativement une seule recette efficace : me demander de défendre un livre que j’adore face à des gens qui l’ont détester ou alors, et c’est meme encore plus efficace, me permettre de descendre le bouquin que tout le monde a adoré sauf moi), mais sur des considérations pragmatiques. D’une part, je lis peu de livres qui ne plaisent pas parce que je sélectionne très soigneusement mes lectures (question de temps et d’argent et puis j’ai horreur de devoir me forcer à lire un truc qui ne me séduit pas). Et d’autre part, je n’ai, le plus souvent, ni le temps ni l’envie de rédiger des billets sur des lectures décevantes (en général des lectures imposées… vive les études).

    Je sais bien que certains d’entre nous ont la chance de pouvoir écrire très vite mais ce n’est malheureusement pas mon cas. Perfectionniste dans l’ame, je réfléchis beaucoup à mon texte et le modifie maintes fois avant de le publier. Et je ne parle meme pas de la difficulté supplémentaire, certes auto-infligée mais en meme temps génératrice de plaisir (oui je suis sado-maso, et alors?), que représente l’écriture en plusieurs langues. Donc honnetement, je ne vois pas l’intéret de me forcer à pondre des billets peu engagés sur des livres qui m’ont laissée indifférente ou m’ont gonflée. Surtout que cela serait forcément au détriment d’ouvrages selon moi bien meilleurs.

    Mais c’est vrai que parfois je me demande si j’ai raison de faire comme ça. Je me dis que c’est peut-etre lassant pour mes lecteurs. Et il m’arrivera très certainement de temps en temps d’éprouver le besoin d’exprimer ma déception ou mon amertume fasse à certains titres. Mais ma ligne de conduite sera toujours de renoncer aux attaques ad hominem et autres remarques déplacées. Cela n’apporte rien sinon des ennuis juridiques potentiels. À ce propos, je considère le fait de préciser d’une facon ou d’une autre que nos billets sont le reflet d’avis personnels comme une sage stratégie. Il ne s’agit en aucun cas de se rabaisser ou de se saborder soi-meme, mais simplement de se protéger d’un point de vue juridique. Si le fait de se faire insulter par de joyeux trublions dans les commentaires de son propre blog est désagréable mais encore relativement anodin, une attaque en justice en bonne et due forme est quelque chose de beaucoup plus sérieux.

    Quant au fait de s’exposer peut-etre moins en publiant une critique positive plutot que négative, je ne pense pas que cela soit vrai. Du moins pas toujours. Dire haut et fort que l’on aime tel ou tel auteur, livre, genre etc est aussi une forme d’engagement pour laquelle on peut tout à fait récolter des insultes ou des réactions bizarres. Quand j’explique par ex. à des copains ou connaissances que je lis des mangas (et c’est pire si je parle de yaoi, d’ailleurs mes billets sur ce genre ne sont pratiquement jamais commentés) je passe souvent pour une folle. J’assume et ce n’est pas ça qui me fera passer l’envie d’en lire mais c’est parfois frustrant.

    Et tiens, pour vous prouver que je suis aussi capable de détester un livre et de le dire, une grande révélation : j’ai horreur des bouquins d’Astrid Lindgren, je les trouve complètement cucul la praline. La honte ultime pour une scandinaviste, il faut bien le reconnaitre, mais je m’en fous (les gens de mon colloque de littérature suédoise avaient failli m’étriper à cause de ça ;) ) et j’en suis meme fière (fière d’avoir mes critères bien à moi quoi).

    Bon alors, ce doit etre l’influence de Thom ou peut-etre la bonne ambiance qui règne ici, je ne sais pas, mais en tout cas ce comm est devenu beaucoup plus long que prévu :P .

  41. Bonjour.
    Pour ma part, je n’ai absolument aucun problème, de quelque ordre qu’il soit, à affirmer que la critique littéraire telle que les médias la pratiquent est : une imposture.
    Je le répète d’ailleurs dans mon « billet » sur 2666 de Bolano (cf. lien) : inutile de vous dire que je n’ai rien lu de tel dans les quotidiens ou magazines prétendument littéraires…
    Le problème (pour eux), c’est que beaucoup de journalistes sont en train de comprendre (ils sont un peu lents, pardonnez-leur…) que certains blogueurs, dans leur propre domaine, sont bien plus compétents qu’ils ne l’ont jamais été.

  42. Thom par ci, Thom par là, influence de Thom…

    …n’en jetez plus, de grâce :-)

    @ Magda : j’admire le génie avec lequel tu m’as littéralement délocalisé dans les commentaires de Marco. Je ne sais pas si ça lui fera plaisir, vu que je viens de laisser un commentaire aussi long que son article (peut-être même plus :D).

    @ Agnès : je comprends tout à fait ta ligne de conduite. Et là, pour le coup, je crois que c’est vraiment quelque chose de très personnel et subjectif. Peut-être même une question de tournure d’esprit. Moi, c’est vrai que je parle parfois de livres que je déteste…mais c’est parce que, paradoxalement, ils m’inspirent réellement. Ils me parlent, simplement leur langage ou ce qu’ils racontent ne me plait pas (pour parler vulgairement).
    Et là, bizarrement, j’en reviens…au CV. Car c’est aussi mon CV qui veut ça, mon passé, mon parcours, ma formation. Mon premier job, très tôt, à 18 ans, peut-être même 17…c’était…critique ! Certes dans un tout petit canard, et animateur sur une radio associative. Il n’empêche que ça marque, d’autant que dans la presse écrite, je faisais de la critique rock, exercice qui exalte au moins autant le fait de donner son avis que celui d’écrire le mieux le possible en prenant un max de plaisir (et en ce sens la critique rock est sans doute bien plus proche de la critique bloguienne que de la critique littéraire, d’ailleurs les blogueurs musicaux, eux, peuvent réellement être comparés à des professionnels). A côté de ça, dans mes études, j’étudiais qui…? Des gens comme Barbey d’Aurevilly, Bloy ou Mirbeau…bref des écrivains qui se trouvaient aussi être les critiques les plus féroces (sinon violents) de leurs temps. Une décennie plus tard il est on ne peut plus normal, avec un tel background, que les livres que je déteste m’inspirent quand même quelque chose au moment de passer à l’addition…

    (comme quoi, le CV, hein… :D)

    Mais c’est vrai que les blogs de lecture font parfois penser aux bisounours, même quand la critique est négative, ça manque parfois de nerf :-) Et ça, c’est moins une question de formation, hihi, que d’aplomb et de confiance en soi. Parce que l’expression préfabriquée la plus nulle du même c’est quand même « l’art est difficile, la critique facile », expression tellement bête que plus personne ne sait de qui c’est, à mon avis celui qui l’a inventée doit se cacher tant il a honte. Car justement RIEN n’est plus dur en la matière que d’écrire une critique négative. Sauf à tomber dans le bête péremptoire ou le puéril c’est trop d’la merde, c’est un exercice terrible et mes critiques négatives me prennent des heures quand les positives me prennent vingt minutes. Parce que je suis le premier à manquer de confiance :-/

    Bref. Dans le genre, un truc qui m’a toujours étonné sur les blogs, c’est la surabondance de l’énonciation dans les critiques. « Je pense que », « Je crois que », « A mon avis », « Il m’a semblé »…évidemment que je le pense, puisque c’est mon article à moi sur mon blog à moi et que personne d’autre il a le droit d’écrire dessus. Si j’y écris : « ce livre est mauvais », il va sans dire que ce n’est que mon avis. Alors pourquoi le surligner ainsi ? De peur d’avoir l’air péremptoire ? Si c’est bien argumenté, aucun risque. Par crainte des réactions épidermiques et des agressions…? Il me semble qu’on voit tous les jours que ça n’empêche rien…

    (que tout le monde se rassure : mes vacances se terminent demain soir, après je serai moins présent…:))

  43. @ Stalker : « Pour ma part, je n’ai absolument aucun problème, de quelque ordre qu’il soit, à affirmer que la critique littéraire telle que les médias la pratiquent est : une imposture. » …je connais même quelques universitaires qui passent pour des mickeys à côté de vous. Vous n’avez pas de problème pour le dire…mais vous avez aussi les moyens de le dire (lu votre article, par ailleurs ; je connais mal Bolano, mais ce que vous dites de McCarthy est remarquable de justesse).

  44. @ Thom: je confirme, ton commentaire sur mon blog est nettement plus long que mon article :)
    Mais ça valait le coup. Eh bien! je vois que tu enfonces encore le clou ici… Juste un désaccord sur une question formelle: moi je ne trouve pas que les « je pense », « à mon avis » etc. soient de trop dans un jugement d’oeuvre; hors hypothèse du manque de confiance en soi (tu nous prends pour des grands mous? :) je les considère surtout comme une forme de politesse, une façon d’inviter les commentateurs (et pas seulement les habitués) à discuter le jugement en question. Je sais bien par ailleurs qu’un jugement expéditif et provocateur peut justement… provoquer la discussion de façon fructueuse, mais bon… question de style, en fait…
    @ Agnès: certaines critiques « positives » peuvent être difficiles à soutenir, j’en conviens, ça dépend en fait de la perception commune de l’oeuvre sur le blog (on imagine par exemple le courage suicidaire qu’il faudrait à Pierre Assouline pour se lancer dans une longue apologie de Marc Lévy…). Mais je persiste à penser que s’astreindre à rédiger une critique « négative » (plutôt que d’observer un silence pudique) est mentalement très sain: ça oblige à préciser (pour les autres et pour soi même) nos critères d’appréciation.

  45. @ Thom: « Si j’y écris : “ce livre est mauvais”, il va sans dire que ce n’est que mon avis. Alors pourquoi le surligner ainsi ? De peur d’avoir l’air péremptoire ? Si c’est bien argumenté, aucun risque. Par crainte des réactions épidermiques et des agressions…? Il me semble qu’on voit tous les jours que ça n’empêche rien… »

    Ben, comme je l’ai déjà écrit ça protège surtout des ennuis juridiques. Il vrai que la blogosphère littéraire française semble encore relativement calme de ce point de vue, mais ce n’est pas partout comme ça. En Allemagne par exemple il y a déjà pas mal de blogueurs (pas d’exemples littéraires en tete mais c’est un phénomène général) qui doivent régulièrement se débattre avec ce genre de problèmes. Honnetement, je n’ai ni l’envie ni les moyens financiers de me permettre de prendre des risques inutiles, surtout si un simple « je pense que » ou « ce n’est que mon avis » et un peu de savoir-vivre peuvent m’y soustraire (mon blog étant sur un domaine allemand hébergé sur un serveur allemand, c’est des lois allemandes qu’il dépend). Mais cela ne m’empeche nullement de donner mon avis justement, qu’il soit positif ou négatif. Et je divague complètement et m’éloigne du sujet… la plupart des blogueurs abonnés aux « il me semble », « je crois que » etc l’est probablement plus pour les raisons de manque de confiance en soi que tu mets en avant et moins par prudence juridique.
    Quant à ta théorie du CV, je suis assez d’accord avec toi. Je ne lirai probablement pas ce que je lis maintenant et n’en parlerai certainement pas de la meme façon si je n’avais pas fait les études que j’ai choisies.

  46. Sur le CV : ça coule de source, en fait :-)

    Ca filtre même sûrement un peu à travers les billets des uns et des autres.

    Ce que me tu dis sur l’étranger me consterne au plus haut point. Je serais curieux de voir des exemples, parce que là, je visualise mal…en tout cas ta remarque a le mérite de relativiser la vieille idée typiquement française comme quoi la vie littéraire, c’est génial partout, sauf chez nous, parce que les critiques sont tous des cons et l’université, m’en parlez pas ma pauvre dame, nos blogueurs sont arriérés, notre milieu est complètement corrompu, en Angleterre et en Allemagne et blablablabla…

    Pour l’énonciation cela dit il ne faut pas se formaliser de mon exemple, il y a aussi le prof en moi qui parle, là…en fait j’ai longtemps pensé que c’était une manifestation de l’Ego du blogueur. Voire que c’était construit inconsciemment contre le « on » impersonnel du critique pro. Il y a sans doute de ça dans l’usage de la première personne, mais sur l’énonciation…disons que quand il y en a trop (ce qui n’est pas toujours le cas, bien sûr), ça peut rapidement sonner « je m’excuse d’exister ». Dans le cadre d’une critique négative, même argumentée, c’est terrible, si on sent que le mec n’a pas confiance en lui…et c’est sûr qu’après on n’a pas peur de l’agresser violemment comme ça s’est vu plus d’une fois. J’ai même des exemples précis qui me viennent. Je me souviens d’au moins deux articles que j’ai faits où, dans les commentaires, je voyais bien que les gens n’étaient vraiment pas d’accord avec moi, et vraiment LE désaccord qui énerve…seulement j’ai eu l’impression ces fois-là qu’ils n’osaient pas vraiment le dire, pas vraiment contredire de peur (je suppose) de sembler mal polis. J’en ai même vus qui adoraient l’auteur me contredire mollement sur le mode « je ne suis pas trop d’accord avec toi, mais je reconnais que, et puis que, mais c’est vrai que maintenant que tu le dis »…je sais bien que sur les blogs nous avons coutume d’être très polis les uns avec les autres, très respectueux, et c’est quelque chose que j’apprécie vraiment. Mais comme le disait Marco plus haut…il y a des moments où c’est vraiment excessif. Je dis ça d’ailleurs en étant le premier à le faire : c’est bien rare que je me manifeste quand je ne suis pas d’accord…

  47. Celui qui...

    Quelques petites bricoles en forme de question :

    – différence entre presse pro et blog à travers la représentation inégale des auteurs ou des livres. Ex : omniprésence du « Cendrillon » d’Éric Reinhardt dans la presse papier vs discrétion online. Idem (quoique dans une moindre mesure) pour l’ »A l’abri de rien » d’Olivier Adam. Mais pourquoi donc ?

    – les blogueuses (pardon à Thom & Marco pour la féminisation) entrent tout doucement dans la mécanique des « relations presse », l’OP Alexandre Jardin par exemple (pour ne pas dire OPA). Bientôt les blogs « 100% Service de presse free » ?

    – la presse partage-t-elle avec les blogs sont influence quasi nulle sur les ventes ? :-) (la télé, y a que ça de vrai)

    – Quid des grands portraits, des reportages ? « Aujourd’hui, Philippe Roth me reçoit dans sa maison de… » par Thom du Golb. Ça ne tente personne ? (attention, je ne parle pas des questionnaires envoyés par mail, hein ?)

  48. @ Celui qui : mais il faudrait être naïf pour ne pas croire que la représentation inégale des auteurs selon le format critique est un hasard… ;-)
    La vérité, et on le voit bien dans cette discussion…c’est que les blogueurs accordent aussi peu de crédit aux pros que l’inverse. C’est peut-être inconscient…mais c’est évident quand on voit les livres évoqués. Certains ce sera volontairement, pour parler de choses plus confidentielles. D’autres ce sera par esprit de contradiction inconscient…

    J’avais déjà soulevé ça dans un billet passé : je peux comprendre qu’on déteste Michel Houellebecq. Mais que l’un des auteurs français les plus lus au monde soit quasi absent de la blogosphère française…c’est quand même très étonnant, je trouve. Et ce n’est pas juste une question de popularité, car Marc Levy, qui lui est taillé par les pros, a droit à des articles sur le net (souvent bien plus sympas que ceux des pros – quelle surprise). Il y a encore mille exemples…! Deux ans après sa sortie, combien de personnes ont commenté « Les Bienveillantes » dans la blogosphère ? Pourtant quand on voit sa courbe de vente on suppose que pas mal de gens l’ont acheté…Les livres primés en général sont très discrets sur le net, à part le dernier Pennac, sans doute parce que l’auteur n’est pas trop marqué par l’étiquette « chouchous des critiques » (sous-entendu : parisiens)…ce qui au passage est une erreur car peu d’auteurs ont été aussi consensuellement encensé par les critiques depuis leurs débuts. Quand je chronique « Alabama Song » et que je dis que je n’aime pas trop, il y a toujours six personnes pour me répondre « normal, haha, c’est un Goncourt ». Et quoi ? Les Goncourt sont obligatoirement mauvais ? Ce qui est marrant sur ce truc des prix, d’ailleurs…c’est que les français accordent infiniment plus de crédit au Booker (par exemple) ou au Pulitzer…alors que les anglo-saxons disent la même chose de leur Booker :-D Qu’on ne s’y trompe pas : si Doris Lessing avait reçu le Goncourt au lieu du Nobel, elle n’aurait certainement pas été aussi évoquée ces derniers mois sur le net.

    Alors quoi ? Les pros n’ont donc aucun crédit auprès de personne ? Eh bien…c’est quand même un peu l’impression que donne cette discussion. Je soulevais hier chez Marco un truc qui ne lasse de m’étonner : la presse musicale aussi est menacée de disparition, elle est même infiniment plus en danger que la presse littéraire, à cause du téléchargement. Pourtant les blogueurs musicaux auraient plutôt tendance à s’en inquiéter…! Le rapport n’est pas du tout le même par là-bas (l’homme du crossover a parlé :D). Chez les blogozicos on la critique, cette presse, on n’est pas d’accord, on le dit, on s’y substitue parfois avec beaucoup moins de complexe que chez les lettreux, on se moque des professionnels de la critique de temps en temps et bien souvent on ne les lit plus…mais la différence, c’est que malgré tout, on leir conserve un certain crédit, on ne passe pas sa vie à leur cracher dessus et on ne va pas jusqu’à se frotter les mains de les savoir en danger. Pourtant le seul truc qui est moins légitime en France qu’un critique littéraire…c’est un critique musical ! Alors quoi ? Tout cela ne serait-il finalement qu’une question de ton…? D’arrogance des professionnels ? Possible, auquel cas cela remonte à des décennies.

    Et il y a aujourd’hui l’occasion de se racheter une conduite : en tendant la main aux blogueurs, en acceptant de discuter, de débattre avec eux…et pourquoi pas en leur reconnaissant un rôle à eux et rien qu’à eux, les critiques ont l’occasion unique de raccrocher les wagons avec le grand public. Ce serait vraiment dommage qu’ils loupent le coche…mais d’un autre côté il ne faudra pas non plus lever les boucliers chaque fois qu’ils s’approcheront (or on sait bien que chaque fois que quelqu’un de l’extérieur s’approche de la blogosphère en conservant un certain esprit critique par rapport à elle…il se fait un peu secouer, on a mille exemples de ce type…).

    Ce en quoi je suis en revanche d’accord avec vous…c’est que la télé fait plus vendre. Et que là, on pourrait vraiment cracher sur la presse littéraire à la télé, vu qu’elle n’existe pour ainsi dire pas. C’est peut-être là, en fait, qu’on devrait recaser les blogueurs :-)) C’est en tout cas là qu’on a besoin de gens doués qui sont capables de vulgariser sans simplifier. Le journaliste télé capable de faire ça n’est pas encore né.

  49. @ Thom : Comme je l’avais déjà écrit, je n’ai malheureusement pas d’exemples provenant de la blogosphère littéraire allemande et ce pour une raison toute simple : je la trouve peu intéressante. Et je vais d’ailleurs me permettre une grosse digression avant de continuer : blogueurs littéraires francophones, soyez fiers de vous ! La diversité de vos gouts et de vos styles est impressionnante et n’a justement pas son équivalent partout (meme si la blogosphère suédoise est bien sympa aussi ;) ). Je ne trouve qu’un seul adjectif convenable pour qualifier la situation littéraire (au sens général donc librairie, édition, critique…) en Allemagne : monotone. Partout la meme chose (des romans policiers à foison, de la chick-lit décérébrée et des romans ultra-intellos-chiants-comme-la-mort et sinon pas grand’chose), des blogueurs qui, pour certains, ne font que suivre les avis de la critique officielle, des magazines littéraires inintéressants au possible et ou du genre ultra-intello-nombriliste-vide-de-sens et hors de prix ou du genre magazine féminin creux et brilliant (à paillettes quoi), bourré de pub de surcroit, mais qui traite plus de livres que de régimes (et est moins cher que la version intello). Allez-y, faites votre choix. La France n’est pas un eldorado, bien sur, beaucoup de choses pourraient etre améliorées (je ne parle pas des blogs), mais, au moins, vous avez encore du choix (en mags, en livres, en librairies, en blogs…).

    Et pour ce qui est de l’université allemande, je crois que je ferais mieux de m’abstenir d’en parler sinon je vais encore écrire trois pages. Mais en résumé : trop peu de moyens, trop d’étudiants, une hiérarchie et une administration extremement lourdes, quantité de règles délirantes et inhumaines (à s’arracher les cheveux, la maison qui rend fou dans Astérix c’est de la gnognotte en comparaison), certains profs absolument incompétents (et d’autres excellents, heureusement, il convient de le reconnaitre), des étudiants d’un niveau parfois à faire peur et, trop souvent, peu enthousiastes (combien j’en connais qui font des études de lettres alors qu’ils détestent lire et qui, arrivés en fin d’études, ne savent toujours pas dans quel ordre replacer les grandes périodes littéraires – et artistiques… – et vont quand meme réussir et souvent meme devenir profs). L’organisation des cours telle qu’elle était avant permettait une grande liberté et offrait du choix (système complètement différent du français et qui avait vraiment du charme et surtout exigeait une certaine autodiscipline), mais avec l’introduction du bachelor/master plus rien, système rigide et mal adapté, moins voire meme plus du tout de choix.
    Ça fait maintenant plus de 6 ans que je fais mes études en Allemagne et 2 ans que je bosse à la fac et, crois-moi, j’en vois des vertes et des pas mures tous les jours.

    Bon, fallait que ça sorte. Alors des exemples : ben il y a ce blogueur entrepreneur de pompes funèbres (ne rigolez pas, son blog est génial, superbement écrit, drole, intelligent, instructif…) qui a récemment raconté que quelqu’un tentait d’obtenir par voie juridique le droit absolu de poster des commentaires sur son blog (il avait du virer les comms de cette personne pour une bonne raison, car il est plutot du genre tolérant). Moi, ça me laisse reveuse. Je sais que le risque n’est pas non plus exclu d’avoir des emmerdes avec la justice si un commentateur se fait insulter par un autre sur un blog, car la loi considère que c’est au blogueur de modérer ses comms et de s’assurer que ce genre de situation ne se produise pas. Certaines marques ou certaines entreprises n’apprécient pas non plus la critique et cherchent toujours de nouveaux moyens d’amuser leurs hordes d’avocats. Résultat, des blogueurs accusés de diffamation parce qu’ils ont osé écrire qu’ils n’avaient pas appréciés ou étaient déçus de tel ou tel produit.

    Ces phénomènes sont plus courants dans certains secteurs que dans d’autres (et ne sont pas une spécialité allemande) et il est probable que la partie littéraire de la blogosphère soit encore assez calme, mais bon, on ne sait jamais. Et un truc qu’il faut savoir, c’est que tout blogueur dont le blog est hébergé en Allemagne (donc quelles que soient sa nationalité et sa langue de rédaction) est tenu de publier son nom complet et son adresse sur son blog (sous la rubrique Impressum, bien en vue sur la page d’accueil…). Donc vous pouvez faire une croix un anonymat un tant soit peu protecteur.

    Mais je suis d’accord avec toi, si l’on n’aime pas quelque chose il faut avoir le cran de le dire sans le cacher sous trois couches de pommade à la excusez-moi d’exister ;) .
    Et pour ta déformation professionnelle par rapport au combat je/on, je te comprends tout à fait (la fac allemande est d’une rigueur impressionnante de ce point de vue, toujours des formes passives et impersonnelles, jamais de je). Mais c’est justement parce qu’on me force à une neutralité formelle complète dans mes travaux que je trouve agréable la liberté de style et d’expression que m’offre le blog. C’est tout simplement une question d’équilibre.

  50. Comme je regrette de ne pas parler allemand pour aller jeter un œil à tout ce que tu nous dis là !!! En tout cas, un truc au moins est clair : l’anonymat n’existe pas, mais ça ne vaut pas qu’en Allemagne. A la limite, là-bas ça se fait de manière transparente. Chez nous, on laisse à penser que l’anonymat existe, mais que tout le monde se rassure si demain je me mets à révéler des scandales sur mon blog plus personne n’ignorera mon nom de famille ni mon adresse ; j’ajouterai que je n’ai même pas confiance en l’hébergeur pour me protéger (question purement rhétorique : je n’ai aucun scandale sous le coude).

    Pour la déformation professionnelle…c’est évident. On reproduit le schéma, ou l’on s’y oppose…mais au final on reste lié à ce schéma l’un comme l’autre. D’ailleurs une amie me faisait remarquer que moi qui n’hésite pas à utiliser le « on » dans mes critiques, j’utilisais presque systématiquement le « je » dans les critiques négatives, comme si inconsciemment je voulais engager ma propre responsabilité dans le propos…j’y réfléchis encore tellement ça m’a semblé étonnant…et très juste…

  51. Mo

    @Tous qui faites cette discussion si intéressante, je vous aime!
    @Magda, tes références sur la RDA me tentent violemment, peux-tu me les envoyer?
    @Agnès, à propos de la fac allemande… « trop peu de moyens, trop d’étudiants, une hiérarchie et une administration extremement lourdes, quantité de règles délirantes et inhumaines (à s’arracher les cheveux, la maison qui rend fou dans Astérix c’est de la gnognotte en comparaison), certains profs absolument incompétents (et d’autres excellents, heureusement, il convient de le reconnaitre), des étudiants d’un niveau parfois à faire peur et, trop souvent, peu enthousiastes (combien j’en connais qui font des études de lettres alors qu’ils détestent lire et qui, arrivés en fin d’études, ne savent toujours pas dans quel ordre replacer les grandes périodes littéraires – et artistiques… – et vont quand meme réussir et souvent meme devenir profs). » Je pourrais te dire la même chose de la fac française. Et assister à des oraux de capes peut se révéler très instructif, dans le genre décoiffant. Moi j’avais plutôt trouvé que les relations profs/étudiants étaient bien plus simples et détendues qu’en France, les profs bien plus accessibles (ah, les Sprechstunde!! le bonheur, crois-moi)
    La réforme LMD est mal passée en France aussi, ça ne ressemble plus à rien, et, comme d’habitude, « c’est teeeeellement mieux ailleurs » (dit par des gens qui n’y ont jamais mis les pieds, ailleurs, ni d’ailleurs dans un amphi)
    Pour le coup du je/on… Là encore, pour moi c’est l’inverse! La tradition universitaire française, c’est le nous de bon aloi, pas trop affirmatif. Alors qu’en Allemagne, ça amusait beaucoup les gens,qui me demandaient pourquoi je ne disais pas »je »… Mais je n’atais pasdna sla même fac, et n’y est suivi que quelques séminaires!
    Dans mes critiques, je ne sais pas au juste ce que je dis, mais je pense que c’est le « je », surtout si c’est négatif, parce que je ne veux engager que moi et aussi parce que je manque trop de confiance pour affirmer un jugement négatif à valeur plus universelle!

  52. @ Mo : Je sais bien qu’en France la fac a les memes problèmes qu’en Allemagne (en Belgique pareil d’ailleurs, mes 3 ans d’études à Bruxelles ont été surréalistes). Quant aux histoires de hiérarchie, je disais cela d’un point de vue uniquement administratif, donc surtout dans les relations prof/administration, institut/administration et étudiant/administration. Tu as entièrement raison, les relations prof/étudiant, elles, pour le coup sont plutot sympas (bon, pour peu que le prof en question soit lui-meme sympa) et je dois dire que j’adore mon institut et les gens qui y travaillent (par contre, l’administration générale de la fac… no comment). Et oui, les Sprechstunde (en français: heures de permanence, donc prof assis dans son bureau pendant 1-2 heures et à la disposition de ses étudiants) c’est génial comme principe, sauf quand il y a 20 personnes avant toi ;) .
    Et pour ce qui est de la réforme, je sais qu’elle n’a rien arrangé à la situation des facs françaises et meme qu’elle y a flanqué un sacré bazar, mais elle n’a pas non plus transformé le fonctionnement et la structure des études de manière aussi radicale qu’en Allemagne.
    T’as trouvé une fac allemande qui accepte le « je » dans les Hausarbeiten ? Huch. Joue à ça chez nous et tu te fais arracher la tete ;) . En fait, je comprends leur point de vue et l’utilisation de formes impersonnelles ne me gene absolument pas mais je profite du fait d’etre le seul le maitre à bord sur mon blog pour y écrire comme je veux.
    Et donne des exemples décoiffants tirés de tes perles du capes, stp, ça a l’air bien drole ;) .

  53. Salut Magda,
    Comme on dit sur certains forums, je « plussoie » à ce joli coup de gueule (encore un !). Je ne sais pas si ça a été dit plus haut, parce que je n’ai pas lu tous les commentaires, mais je pense que beaucoup de journalistes se sentent menacés par la plume des écraivaillons et autres scribouillards que sont les blogueurs. En particulier dans le domaine de la « critique » littéraire (termes réducteurs dans lesquels je ne reconnais pas exactement ce que j’essaie de faire de mon côté), il faut bien avouer que Le Monde des livres est globalement assez mal écrit et souvent très précieux. Que Libé s’enquilose de margitudes bien-pensantes et de révolutions molles. Que le Magazine littéraire ne véhicule pas exactement la vision la plus moderne qu’on puisse avoir de la littérature : ni en termes d’esthétique, ni en termes de formes, ni en termes d’idées.
    Bref, certains sont nostalgiques, surement, de l’époque où écrire, s’exprimer par l’écrit étaient des activités réservées. Aujourd’hui les blogueurs s’auto-éditent pour ainsi dire sans frais et la plupart du temps sans contraintes. C’est assez inadmissible aux yeux des éternels censeurs.
    Mais bof. Tant pis pour eux : leurs cas de conscience ne m’empêcheront pas de lire, ni de dire ce que je pense de ce que je lis, ni éventuellement de le faire aussi bien ou aussi mal qu’un autre.
    En tout cas, je dois encore te remercier pour tes compliments. Je n’ai rien fait pour les mériter depuis quelques mois, mais c’est très gentil à toi.
    Je te bise.
    Nicolas

  54. @ Mo : dieu que tu soulèves des choses importantes…alors les filles, on l’ouvre, ce fil sur l’université ? ;-))

    J’adooooore le forum Ce que tu lis :D

  55. Je vous lis, voir mes liens, donc je lis peu les « pro »

    peut être sont ils jaloux ?

  56. Je vous soumets l’argument d’un livre pour enfants sur lequel je suis tombé un peu par hasard, juste après avoir lu le billet ci-dessus.

    Exquis, Superbe, Gracieux, Splendide et Parfait, cinq pingouins très distingués, trouvaient leur compagnon Minable trop bruyant et trop mal élevé… mais lorsque les affreux chasseurs arrivèrent, le drôle d’oiseau rare joua si bien de ses « défauts » que tous s’accordèrent à penser qu’il n’était pas si minable que cela… Comme quoi, il est souvent précieux de compter, parmi ses amis, quelqu’un d’un peu moins guindé que soi !

    Dites-moi que je ne rêve pas : c’est une parabole pour illustrer le lien qui unit les critiques « pro » et le blogueur lambda, non ?!

    … ou alors il faut que j’aille dormir… :/

  57. @ Roxane : moi aussi ça me prend une demi-heure, c’est génial, je me pose devant l’ordi avant une clope et un jus d’orange et hop, c’est l’heure de mon petit débat littéraire ;-)

    @ Thom, Mo, Agnès : la meilleure chose quand une de mes mises en scènes est terminée, que la pièce se joue et que les acteurs font « vivre la vie écrite » sur scène, c’est que je me sente enfin dépossédée de mon texte. C’est le miracle du théâtre. Et là, je vais vous dire, les amis, que vous utilisiez mes commentaires pour débattre avec autant de passion, ça me fait le même effet. C’est chouette!

    @ Stalker : j’aime votre radicalité, et c’est pour ça que j’aime votre blog, d’ailleurs!

    @ Mo et Agnès : je vous laisse en main le débat sur la fac, que je n’ai pas eu le bonheur de fréquenter, étant enfermée lors de mes études diverses entre les quatre murs du privé (qui ont beaucoup d’avantages et d’inconvénients aussi…)

    @ Agnès : tu me fais flipper avec cette histoire de blogs allemands!!! Mais quelle horreur! Moi qui me plonge en ce moment dans les méandres inquisitrices de la Stasi, je trouve qu’il y a là un parallèle et des réminiscences angoissants… Alors quoi? En Allemagne, on ne peut pas bloguer tranquille? A ta place, j’eusse choisi un hébergeur de blogs français… Ouf, de ce côté-ci du Rhin, on a quand même plutôt la paix sur Internet.

    @ Mo : je vais justement rédiger très bientôt un billet sur « Stasiland » d’Anna Funder, un très bon témoignage, publié aux Editions Héloïse d’Ormesson. Sinon je te recommande aussi « La RDA au passé présent » publié aux Presses Sorbonne Nouvelle, et « Une société sous surveillance, les intellectuels et la Stasi » de Sonia Combe. Autre excellent bouquin si tu lis l’anglais, qui ne parle pas que de la RDA mais qui traite de l’histoire du Mur : « The Berlin Wall » de Frederick Taylor, une véritable réussite, hyper bien documenté et qui se lit comme un roman passionnant. Je ne crois pas qu’il ait été traduit.

    @ Celui qui : (j’apprécie le pseudo en forme d’hommage, non? ;-) ) Vous avez raison, le blog litt n’a pas plus d’impact réel sur les ventes que la presse. Mais ça, le blogueur s’en moque, Dieu merci…
    « L’OP(A) Alexandre Jardin » : cela avait l’air ridicule en effet. Peut-être dis-je cela parce que je n’ai pas été invitée?! Mais des croissants, je préfère en bouffer dans mon lit en relisant un bon vieux Romain Gary plutôt que d’être obligée d’écouter un auteur et un éditeur me bassiner sur fond de powerpoint. Je fais entrer des auteurs dans mon lit, mais c’est moi qui décide qui, quand et comment, voilà je crois l’attitude de pas mal de blogueurs.
    Les grands portraits, les reportages… well. J’ai commencé mon blog en interviewant au hasard des inconnus qui lisaient dans la rue ou au café. Je n’ai pas beaucoup le temps de poursuivre cette activité, mais je pense que cela illustre bien que tous les blogueurs ne se limitent pas à critiquer tel ou tel bouquin. Caro[line] fait des interviews d’auteurs. Quoiqu’il en soit, l’idée n’est pas de concurrencer les critiques (du moins pas du tout en ce qui me concerne et je pense pouvoir dire ça de nombreux autres blogueurs). Voilà pourquoi, de même, je me fous de représenter de manière homogène les dernières sorties littéraires. Non seulement il me faudrait pour ça un budget colossal mais je n’en ai pas la moindre envie… Je critique peu mes lectures sur ce blog. Je souhaite que ce blog soit avant tout un angle singulier d’aborder la littérature. Un magazine littéraire ne permettrait pas à ses journalistes d’être aussi éclectique…

    @ Nicolas : je suis d’accord avec toi en ce qui concerne les magazines littéraires.
    Et quand je lis ce que raconte Agnès à propos de la « censure » plus ou moins déguisée dans les blogs allemands, j’ai peur et je me dis qu’il faut continuer à tout prix à faire ce que nous faisons. Gueuler, dire qu’on aime, attaquer s’il le faut, être acide, être dythirambique! Bloguons, bloguons avant qu’on tente de nous en empêcher… pourvu que cette idée germaine ne vienne pas jusqu’à nous.
    Ton passage de livre pour enfants est incroyable… merci de l’avoir déposé ici, ça illustre incroyablement bien le débat.

    @ Michel : quel aveu! :-) Je ne sais pas si les pros nous lisent, eux… peut-être seraient-ils moins jaloux s’ils nous connaissaient vraiment. Cherche-t-on à leur faire de l’ombre? Je ne crois pas!

  58. @ Marco : je suis vraiment navrée, il faut croire que WordPress (qui je crois est d’ailleurs ton hébergeur aussi) a une dent contre toi : ton com était une fois de plus dans les spams. Heureusement qu’il n’est pas passé à la trappe.

    @ Agnès et Thom : donc, je vous invite à lire le dernier com de Marco, qui vous est adressé…

  59. Marco >>> mais attends…entendons-nous bien, je parle vraiment de l’énonciation dans tout ce qu’elle a de plus…énonciateur, en fait. Sursurlignant le côté implicite « c’est mon avis et je le partage » quitte à presque minorer l’avis. Si tu vas voir le dernier post sur mon blog (sur M.Rachedi) tout est à la première personne, il y a du « je », il y a du « moi »…donc de l’énonciation, mais elle ne minore pas le propos (euh…je suis clair ?). D’ailleurs ce qui est marrant c’est que dans ce même article j’ai justement pointé (en sous-entendu) la critique positive difficile à soutenir. Sur ce livre précis (« Le poids d’une âme ») je n’ai lu que des critiques positives impossibles à soutenir par leurs auteurs si on leur avait posé la question.

    Magda >>> bonjour, je ne fais que passer pour te déposséder encore un peu de ton texte :-))

  60. @ Thom : mais je t’en prie, passe autant que tu veux, tu m’as offert du café, je t’en sers un? ;-)

  61. @ Magda : Je crois que nous nous sommes mal comprises, il ne s’agit pas tant de censure que de respect des règles essentielles de savoir-vivre. Mais cela vaut quel que soit le pays (un procès en diffamation, ça se récolte aussi facilement en France). Quant à la loi obligeant à publier ses coordonnées, elle n’est que l’extension de celle appliquée aux médias conventionnels, dont la presse. Il s’agit simplement d’accepter d’assumer la responsabilité de ses écrits. Et la raison pour laquelle mon blog est hébergé en Allemagne est très simple : il est hébergé sur notre serveur personnel – accessoirement plouf.de est aussi mon domaine privé -, ce qui signifie liberté absolue dans le choix du logiciel, pas de pub et maintenance fiable (c’est à cela que sert un geek préféré ;) ). Mais ton rapprochement n’est pas sans fondement, loin de là, meme si c’est pour d’autres raisons (je te conseille de googler le terme Stasi 2.0).

    @ Marco:
    « Mais je persiste à penser que s’astreindre à rédiger une critique “négative” (plutôt que d’observer un silence pudique) est mentalement très sain: ça oblige à préciser (pour les autres et pour soi même) nos critères d’appréciation. »

    Mais je suis on ne peut plus d’accord avec toi, mon cher Marco. Je n’ai jamais dit que je refusais d’écrire des critiques négatives. Seulement d’une part, je lis peu de livres qui ne me plaisent pas et, lorsque c’est le cas, c’est souvent pour la fac. Et dans ce cas-là, j’ai tout loisir de démonter complètement ce pauvre bouquin en cours (je peux d’ailleurs etre féroce et ça m’éclate) et donc plus forcément besoin/envie de rédiger une critique assassine après (la répétition me lasse vite). D’autre part, pour etre vraiment libératrice, une bonne critique négative doit porter sur un bouquin que je trouve vraiment bien pourri. Si c’est juste bof, bof, c’est pas drole ;) . Et comme je choisis rarement des livres pourris pour mes lectures persos, ce genre de critique se fait rare sur mon blog. Je suis d’une logique implacable ce soir :) .

  62. Fafa

    J’ai filé du débat parce qu’il ressort que je ne suis d’accord avec personne et que je crois que j’ai besoin de cours d’expression française vu que mon propos a été pris selon un angle complètement ésotérique. Enfin c’est le lot de l’écrit n’est ce pas dès lors qu’on le pratique en public :) Ce que l’on en fait vous échappe toujours.

    Alors il y a plusieurs choses que je n’ai pas compris : La sortie de Thom sur les auteurs chouchous mais c’est parce que Caro est une de mes copines et que je suis Lassie chien fidèle, à partir de là j’ai bloqué ferme.

    Les comparaisons avec « les blogs de fille » voire même le fait qu’on les dénigre…bon je ne vois pas où il peut y avoir comparaison que la première qui s’est déjà tartiné un livre sur la figure m’explique.

    Tout comme les blogs sur la pâtisserie les blogs de fille on le droit d’exister les meilleurs sont très bien écrit et très drôles, j’aimerai en dire autant des blogs à vocation littéraires…bref je ne vois pas comment on peut faire une comparaison quoiqu’il en soit, chacun sa merde comme on dit.

    Dernier point : La jalousie des journalistes…vous ne croyez pas que côté melon et chevilles qui enflent vous avez fait péter les stats la ? Comment un journaliste de magazine littéraire pourrait être jaloux ? Un astronaute quand il regarde des enfants jouer avec un fusée il se sent mal vous croyez ?

    Quiconque lirait un ton agressif ici est amené à se souvenir qu’il ne me connaît pas. Imaginez que l’on discute autour d’un café donc et ça fait 10 bonnes minutes que je ne dis plus rien – moi qui suis si bavarde – sans lever le ton donc je m’approche de la table et je vous pose calmement ces questions sans haine, sans colère juste interrogative et sur la retenue.

    A la fin de ma phrase je demande un demi au garçon, quelqu’un prend quelque chose ?

  63. Dans la presse il y a des gens qui sont employés ( et souvent rémunérés) pour faire des critiques de livres. Tout les niveaux de culture et d’inculture y sont représentés : des magazines féminins aux revues spécialisées telles que Critique L’Atelier du roman etc. en passant par les cahiers livres de Libé du Monde, le Magazine Littéraire…
    Vous serez d’accord avec moi : les vrais critiques littéraires dans la presse sont peu nombreux.
    Dans les blogs nous pouvons constater la même situation, les mêmes différences de niveaux.
    Sauf que l’auteur d’un blog n’est pas rémunéré pour ce qu’il fait, donc à priori il parle de ce qui lui plaît quand ça lui plaît … il est plus libre, pense-t-on. Mais ce n’est pas toujours vrai. Dès que le blog commence à avoir de l’audience, le bloggueur est tenu de convenir à son public aussi.
    Et à quoi servent les blogs, les blogs de livres et les blogs littéraires? je n’en sais rien…

  64. Juste une chose…le blogueur livre ne serait-il pas plus sincère que le critique littéraire, vous savez celui qui connait untel qui veut faire plaisir à untel comme ça untel dira que et ça lui permettra de…enfin vous m’avez compris non ? Non ??!!! Copinage, c’est plus clair ?
    Il n’est pas question de critique là mais de ressenti. On n’analyse pas l’oeuvre comme le ferait un professeur de Lettres, on dit ce que l’on en pense. Si cela nous a plu ou pas. Avec sincérité. Et ça fait de nous des gens qui tirent la culture vers le bas ? La culture ne serait réservée qu’à une élite? Et de quelle élite parle-t-on ? Celle qui se permet d’affirmer en généralisant que les blogueurs sont nécessairement dépourvus de « références » ? De quelles références, de quelles autorités s’agit-il? La culture se mesure de manière comptable ? Je croyais que l’être cultivé était au contraire le curieux, qui sait faire preuve d’ouverture et ne pas se réduire à son horizon immédiat ? Ne confondez-vous pas la culture et l’érudition ? Et nous pauvres petits imbéciles de blogueurs nous n’aurions pas le droit de nous exprimer ? Mais pourquoi ? Je ne comprends pas.
    Sur la blogosphère, chacun peut dire … c’est le propre du net. En faire un outil d’échange avec un contenu culturel, si pauvre soit-il pour certains, est déjà un atout. Chacun mérite une réponse lorsqu’il laisse un commentaire, souvent laissé d’ailleurs avec une grande humilité. A moins que certains préfèrent faire de leur blog un club privé et pratiquer une forme d’exclusion. Culture rime avec ouverture, à tout, à tous !
    Maintenant, si quelques uns veulent se mettre à définir une norme pour dire ce qui est valable culturellement ou pas, cela me semble en totale contradiction avec l’idée même de culture et reflète un esprit bien étriqué !

  65. Quand je lis que l’on est désespérée de lire autre chose que des avis sur des livres cela me choque un peu. Voilà encore quelqu’un qui se croit autorisé à porter un jugement sur les choix de sujet du blogueur et qui estime avoir l’autorité nécessaire pour déterminer ce qui est bon ou pas…J’ajoute que de nombreux blogs sont ouverts à différents domaines et le revendiquent sans ambiguité. Par exemple dans mon blog je parle de livres, de Picardie et autres petites choses… et j’aime y rencontrer dans mes commentaires des gens ayant différents centres d’intêrets parce que je trouve cela enrichissant.
    Aaaaarrrgh j’en ai assez de cette condescendance que je ressens chez certains !

  66. @ Agnès : tu me rassures, mais en effet, je n’avais pas entendu parler de la polémique d’octobre autour de « Stasi 2.0 », et c’est intéressant…

    @ Fafa : je ne te trouve pas agressive du tout pour ma part, et je trouve que ton avis est totalement digne d’intérêt. Moi, je prendrais bien un Monaco? ;-)

    @ Dominique Poursin : moi non plus je ne sais pas à quoi servent les blogs littéraires… mais j’aime les trucs qui ne servent à rien. Sur la question de l’audience, je ne sais pas… un blogueur peut aussi laisser cette notion de côté, puisqu’il n’est pas rémunéré au rendement. Ce billet sur la critique littéraire, par exemple, reçoit une audience délirante et inhabituelle pour moi, tandis que celui que je viens de publier excite seulement quelques fidèles ;-) Mais bon, dormirai-je plus mal cette nuit pour autant?

    @ Bellesahi : « Culture rime avec ouverture, à tout, à tous ! » = ok à 100% et je crois que c’est le maître mot des blogs que je lis!

  67. « Je songe parfois aux critiques littéraires, qui lisent pour avoir lu. Comme sur la liste de l’école en début d’année, lorsqu’ils ont lu un livre, ils en ont un de moins à lire. Ils ne lisent pas pour oublier ce qu’ils ont lu, ce qui est le meilleur moyen de se souvenir de ce qui vous a touché, mais pour décider de ce qu’ils vont en dire. Avec ou sans crayon dans la main, ils élaborent leur commentaire. L’ennui doit sembler normal : lire est leur métier. Mais surtout, à tant lire, à tant chercher à débusquer l’insolite, le singulier, l’exceptionnel, comment trouvent-ils les mots pour transmettre l’envie de lire à des lecteurs qui n’ont ni la même exigence, ni la même ambition, ni la même unité de mesure ? »

    Extrait du livre pour ados dont je parle aujourd’hui.
    Le garçon qui ne pouvait pas voir les livres en peinture d’Ellen Willer

  68. @ Fafa : en fait si…nous sommes d’accord, à vrai dire :-)

    – Pour les auteurs chouchous, nul affolement : comme je le disais plus haut (mais je reconnais que ce doit être noyé dans la masse), je n’attaquais nullement Caro ni quiconque, d’ailleurs le concept d’auteur chouchou je le trouve plutôt marrant. Je rebondissais sur l’odieux commentaire de Choron, de l’autre fois, en essayant de prendre un peu le contrepied de tout ce qui était dit et de dire que oui, moi, je comprenais que pris de l’extérieur, le trip auteurs chouchous puisse en insupporter certains. Et notamment parmi les professionnels. Parce que cela une private joke entre blogueurs et qu’il est pour le moins illusoire de penser que n’importe qui d’extérieur essaierait d’entrer dans ce trip.
    Mais il ne s’agissait en AUCUN CAS d’un tir en règle sur Caro, pour qui tout le monde ici connait (j’espère) ma sympathie :-)

    – je suis aussi d’accord avec toi sur ce que tu dis après…en fait, je l’ai écrit mot pour mot chez Marco, mais pas ici.
    Que veux-je dire ?
    Tout cela relativise énormément le sacro-saint concept du « simple lecteur ». C’est à dire ?
    Tout simplement qu’il y a un décalage considérable entre les accusations des pros et nos réactions aux uns et autres, parce que si je me considère comme un simple lecteur qui ne fait que donner son avis…je ne me sens pas visé du tout par les propos d’Assouline, de Libé ou des autres.
    On en parle comme si, en gros, il s’agissait d’une guéguerre Pierre Assouline V.S. Fashion Victim (je caricature, évidemment). Or…je ne crois pas du tout ! Faut-il que nous nous accordions tous beaucoup de valeur pour croire une seconde qu’un Assouline ou un Lançon pourraient se sentir un chouia menacés par nos critiques ! Agacés, certainement. Jaloux, peut-être. Remis en cause, oui, mais parce que nous, nous les remettons en cause verbalement – pas parce que l’existence de nos critiques remet en cause directement la qualité des leurs. En réalité (je le disais plus haut aussi), aucun d’entre nous ne pourrait piquer le job d’un pro, c’est juste n’importe quoi. Quand bien même la légitimité des critiques pros est relative, il y a tout un savoir faire qu’aucun d’entre nous ne maitrise, même pas Stalker contrairement à ce qu’il a l’air de dire, parce qu’excusez-moi mais si la presse littéraire était toujours du niveau de Stalker ce ne serait passionnant que pour mille personnes dans tout le pays et ça ne remplirait absolument pas le but premier de la presse littéraire – à savoir de répandre la bonne parole.
    A la vérité je ne crois tout simplement pas que les articles de presse cités visent Magda, Cuné, Fashion ni même moi. Ils s’attaquent à mon avis nettement plus à des gens très lus, effectivement plutôt prétentieux dans les ambitions, tout en étant dépourvus de véritables compétences en la matière (suivez mon regard, on en connait un ou deux, qu’on ne fréquente d’ailleurs). Je trouve assez injuste de considérer qu’Assouline serait un odieux censeurs haïssant les simples lecteurs faisant des compte-rendus de leurs lectures. C’est à mon avis complètement faux, et je suis cent pour cent d’accord : on ne peut pas prétendre à la fois être un simple lecteur, et à la fois être visés par ces articles. Dans le cas contraire c’est masquer un immense orgueil sous une humilité de façade.

  69. @BelleSahi : il n’y a pas de copinage sur les blogs littéraires ? Tu es certaines de ça ? Il n’y a pas tout plein de professionnels super sympas qu’on adore sur le net ? Je vais te dire : la connivence, je l’ai vue naitre sur les blogs. Il y a deux ans, je ne citerais pas de nom, mais j’ai vu un article qui était clairement « connivent ». Le premier sur lequel je tombais. J’en ai vu des dizaines depuis.
    Dire qu’il n’y a pas de connivence sur les blogs comme je l’entends partout cela témoigne je crois d’une méconnaissance et du milieu journalistique, et du milieu littéraire (et peut-être même du concept de « connivence » !).
    Déjà, la première connivence, de mon point de vue, c’est de ne pas oser déchirer le livre favori de machin ou de bidule parce qu’il n’est pas assez malin pour comprendre que ce n’est pas « contre lui » mais « contre le livre ». Ménager la chèvre et le chou pour ne pas vexer un blogueur qu’on aime bien. Ca, c’est déjà de la connivence, et on le voit tous les jours sur les blogs, et je pourrais des noms, de blogueurs comme de livres.
    Ensuite la connivence avec le milieu littéraire…ce n’est pas nécessairement un truc malveillant. Ce n’est pas Beigbeder graissant la patte d’un critique de Lire dans un coin sombre du Flore. La connivence, pour l’avoir vue de près quand je faisais du journalisme, c’est un truc beaucoup plus sympathique, humain, tout à fait naturel et souvent inconscient, en fait, quand on évolue dans un milieu précis (rares sont d’ailleurs les milieux où ça n’est pas répandu). La connivence, c’est bêtement ce que n’importe qui recevant un SP ou déjeunant avec un éditeur fait. Les auteurs chouchous, c’est une forme de connivence. Ca n’a rien de choquant, c’est juste normal. Un éditeur me contacte, me propose un sp, je l’accepte, je fais une critique, il aime la critique, il me l’écrit, je réponds, on sympathise, un jour on déjeune ensemble, quelques mois plus tard il me présente tel ou tel auteur, tout en continuant bien sûr à m’envoyer des sp…je me suis faits d’excellents amis comme ça, amis que je n’évoque que rarement en tant que critique mais que je ne cache pas non plus spécialement. Et pourquoi le ferais-je ? La connivence, le copinage, ce n’est pas grave. Surtout dans le cas d’un blog ! Il n’y a pas de conflit d’intérêt, puisque nous ne sommes pas des pros. Mais par contre si, le copinage existe, ne serait-ce qu’entre nous.

  70. J’ajouterais la même chose que Fafa : nulle agressivité dans mon commentaire, juste un ou deux demis de trop :-)

    A noter aussi que mon « je », du commentaire d’avant était illustratif…car si j’ai reçu des SP, ça n’a jamais été en tant que blogueur. En revanche des éditeurs super sympas…des auteurs charmants…bien sûr que j’en ai vus, et je ne suis pas le seul, pour ce que j’en sais. Au contraire : ce genre de contacts sont de plus en plus répandus. C’est ça, que je voulais dire…ce n’est pas un crime d’avoir des sympathies qui pour tel éditeur, qui pour tel blogueur, qui pour tel écrivain. C’est même assez naturel. De là à dire que cela n’existe pas…mais bon : j’ai conscience aussi que ça se dit surtout en privé, et très rarement en ligne. Et que du coup quelqu’un qui n’y fait pas gaffe peut assez aisément l’ignorer…

  71. Il est exact que je manque de connaissance au sujet du monde journalistique et peut-être littéraire. Je suis une lectrice lambda qui ne se pose pas tant de questions. Lorsque je n’aime pas un blog je n’y vais pas mais je ne le descends pas en fléche, et surtout je ne me permets pas de les regarder de haut en disant « hummm quel manque de culture et de connaissance ». Non on ne peut pas faire ça ! C’est un manque de respect incroyable. Je continuerai à faire tourner ma petite association qui a pour but de promouvoir la littérature en milieu rural (vous savez la culture pour tous !), à animer mon club de lecture sans prétention, à m’occuper de la bibli de mon village qui n’a rien à envier aux grandes. Bref à partager ma passion pour les livres, et tout ça pendant que d’autres ont manifestement un énorme besoin de reconnaissance !
    Il m’est arrivé de donner un avis négatif sur un livre et pourtant l’auteure, qui a réagi sur mon blog, ne s’est pas offusquée bien au contraire elle a accepté. Son oeuvre suivante m’a beaucoup plu et là c’est avec plaisir que j’ai fait un avis positif. Mais si le suivant ne me plait pas je le dirai à nouveau ! Pourquoi mentir ?

  72. @bellashi : quand tu écris « Quand je lis que l’on est désespérée de lire autre chose que des avis sur des livres cela me choque un peu. Voilà encore quelqu’un qui se croit autorisé à porter un jugement sur les choix de sujet du blogueur et qui estime avoir l’autorité nécessaire pour déterminer ce qui est bon ou pas… »
    bien évidemment, je me sens concernée puisque j’ai effectivement écrit plus haut que la perte de la dent de lait de la petite dernière m’énervait. Je tiens cependant à préciser : je ne m’estime pas avoir autorité, comme tu le supposes, à déterminer ce qui est bon ou pas, mais j’exprimais un point de vue, une sensibilité d’internaute.
    Si je lis les « blogs livres » (je suis abonnée aux flux rss d’une cinquantaine de blogs) c’est pour trouver des idées de lecture.
    De même que je suis abonnée à des « blogs photos » car j’aime l’œil, les clichés proposés par leurs auteurs, ou encore que je suis abonnée à des « blogs oulipiens » car je me régale de l’habileté à jongler avec les mots.
    Je risque de m’enfoncer encore plus, mais il me semble que pour être réellement intéressée par la vie de quelqu’un, il faut un tant soit peu la connaître réellement. Or quand je lis que untel ou untel est allé à la kermesse de sa petite dernière, cela ne me fait ni chaud ni froid étant donné que je ne la connais pas. Des blogs « journaux intimes » il en existe des tas dans la blogosphère et j’avoue que je n’y ai jamais prêté intérêt, pas plus que je ne m’enthousiasme quand des connaissances me sortent l’album photo de leur mariage auquel je n’ai pas assisté (ok, je suis une sans cœur, mais c’est bien connu).
    Pour moi (et j’insiste, c’est une vision très personnelle, qui ne porte pas de jugement mais qui n’est qu’un constat de mes habitudes blogesques), je lis un blog parce que le contenu proposé correspond à ce que je recherche. Maintenant, quand ce n’est pas le cas, je passe simplement mon chemin.
    Ici j’en faisais état, car il me semblait effectivement que cela participait de la confusion qu’il peut y avoir dans l’esprit de certains : est-ce qu’un blog qui ne parle que pour 1/4 de livres est un « blog-livre » ou le journal intime d’une lectrice?
    Ce n’est pas un jugement, une fois de plus, mais une question que je me pose à propos de la définition d’un blog littéraire.

    (je sens que je vais me faire haïr…. mais bon, je trouve que la discussion est vraiment très intéressante, alors tant pis…)

  73. La haine n’est pas un sentiment qui fait partie de ma vie. Rassure-toi. :-)) un blog peut avoir plusieurs casquettes. Et chacun y pioche ce qui lui plait. C’est ce qui se passe sur le mien. Il y a ceux qui piochent parmi les livres et les autres. Et là où c’est chouette c’est quand tout cela se mélange.
    Il faut bien le ranger quelque part ce blog ! Il n’y a pas de catégorie livres et photos (et parfois déco) ! Dommage ! Littéraire est un grand mot pour moi. Je ne donne que des avis. Blog livres je préfére.
    Par contre là où je ne suis pas d’accord avec toi c’est quand tu dis que pour être intéressé il faut connaître réellement la personne. On peut inverser la chose. On peut avoir envie de connaitre réellement quelqu’un parce que ce qu’il a montré sur son blog nous a intéressé. On « ressent » la personne parce qu’elle nous donne à lire ou à voir.

  74. « Par contre là où je ne suis pas d’accord avec toi c’est quand tu dis que pour être intéressé il faut connaître réellement la personne. On peut inverser la chose. »

    oui, effectivement, mais là encore c’est une histoire de sensibilité. Personnellement je vais plus être intriguée, (et donc avoir envie de connaître la personne) par une écriture, un style, une façon d’aborder certains sujets, que par le simple « compte rendu » d’activités personnelles. Et l’on en revient à la maîtrise de la syntaxe et de la rhétorique. Malgré ces « gros mots » il ne s’agit pas ici de faire une différence entre une élite et les « autres »; inutile d’avoir fréquenté l’université pour avoir une écriture magnifique. Mais voilà, pour que cela m’intéresse, il faut que ce soit autre chose qu’un simple exposé. Là encore, je précise que c’est un avis personnel.
    Si je me suis permise de réagir, c’est que je trouvais justement que ta phrase relevait du jugement et était très sévère (puisqu’après tout tu ne me connais pas, pourquoi déduire de ma phrase que je me sens une quelconque « autorité' »?)

  75. @BelleSahi : pourquoi te sentir directement visée quand on parle de « manque de culture ou de connaissance » ?
    D’ailleurs je trouve que tu rebondis très étrangement sur ce que je disais, car je n’en pas parlé, de manque de culture ou de connaissance :-)
    Ce que je voulais dire dans mon commentaire, c’est tout simplement qu’avant de crier « bouh les vilains journalistes font du copinage » et (sous-entendu) « sont tous vendus »…il conviendrait que tout le monde se mette d’accord sur la définition du copinage et se demande s’il n’en fait pas lui-même ; si tu as pris ça personnellement je m’en excuse platement. Je reprenais cette idée générale sans réellement y associer quelqu’un en particulier :D

    Bref. Pourquoi considérer qu’il s’agit de juger de haut ? Ou même d’un manque de respect ? En réalité, exactement comme toi, je passe ma route quand je croise un blog qui ne me plait pas du tout. Je ne prends pas la peine de le descendre en flèche, je n’agresse pas son auteur et je vis ma vie.
    En revanche je sais que tous ces blogs qui ne me plaisent pas existent et quand je me retrouve dans une discussion parlant des blogs en général, je pense aux blogs en général (désolé d’être un peu idiot, hein). Pas spécialement à ma petite bande de copains que je lis régulièrement, mais aux milliers de blogs de qualité tout à fait variable que je vois tous les jours. Parce que j’ai honte de le dire…mais si je lis vos blogs à tous, c’est que je les apprécie. En revanche il y en a côté quantité considérable (de l’ordre de 100 FOIS PLUS) que je ne lis pas et que je trouve d’une rare médiocrité. Je ne vois pas pourquoi je devrais me cacher les yeux et dire (non non, ça n’existe pas)…ah bah si, je vois pourquoi : pour éviter de passer pour un méchant intolérant. Le problème c’est que j’en rien à carrer de passer pour un méchant intolérant, on a d’ailleurs on peut tendance à mon gout à confondre « respect » et « tolérance » (mais on va jouer sur le mots à cette heure matinale, je suis d’accord ;)
    C’est quand même dingue, je trouve, de voir que tout le monde ici s’agite comme le petit microcosme qu’il dénonce !!! La blogosphère ne résume pas aux 20 personnes qui ont participé à cette discussion depuis le début. Rien que sur over-blog combien y a t’il de blogs de livres ???

    Pour le reste…bien entendu, je te crois sur ce que tu dis à propos de l’auteure…etc. Mais ai-je dit le contraire ? J’ai juste dit que le copinage, cela commençait quand on échangeait des mails avec un auteur et un éditeur (ce qu’il m’arrive de faire aussi) et que par le fait dire que ça n’existait pas sur les blogs était très exagéré – sinon complètement faux.
    Je n’ai jamais dit que le copinage influençait les avis, je dirais même que dans 90 % des cas ça ne les influence. Simplement pourquoi faire semblant que ça n’existe pas ?
    Bref voilà…je n’aime pas passer pour un odieux manqueur de respect (quoique cela me fasse sourire tant on croise, notamment sur les blogs, des gens vantant leur immense leur tolérance dans les articles mais prouvant le contraire à chaque commentaire). Les pros tapent sur les blogueurs ? Ca m’énerve, mais est-ce que parfois les blogueurs ne donnent pas le bâton pour se faire battre ? Mon dieu comme c’est subversif ce que je viens dire. C’est un manque de respect, on peut même considérer que je juge de haut. Mais prendre de la hauteur, dans ma bouche, ce serait plutôt un compliment. Sortir du cadre c’est tout à fait sain, parfois. Je ne force personne à le faire. Mais je ne manque de respect à personne quand je le fais. Je n’engage que moi, mais c’est vrai que je ne mets pas beaucoup de marques d’énonciations bloguiennes de type « à mon humble avis » et « je m’excuse de vous demander pardon de penser que »…il n’empêche que bien entendu, ces propos n’engagent que moi ;-)

  76. (« ça ne les influence PAS » fallait-il lire, bien sûr))

  77. Il y a des photos qui expriment plus que des textes parfois.
    Oui elle était sévère c’est vrai mais c’est parce que j’en ai assez que l’on range tout dans des cases. Je pense à la vraie vie et aux biblis. Qu’y voit-on maintenant dans ces biblis ? Des lieux de rencontres. Des expos peintures ou photos. On y mélange les genres, les gens. Et c’est ça que j’aime. Parler autour d’un livre, d’un tableau ou d’une photo simplement je trouve ça formidable.
    Ranger dans des cases c’est fermer l’accès à un monde. Et je ne suis pas d’accord.

  78. Mais ce n’est pas que je ne veux pas voir Thom, c’est que cela ne m’intèresse pas. Je tiens un blog pour partager mes lectures et autres petites choses pas pour m’énerver ! Sinon où est le plaisir ? Alors je vais chez ceux que j’aime et voilà ! Par contre dans la vraie vie je n’ignore pas les autres, je me bats parfois pour mes convictions et pour celles des autres, quitte à y laisser des plumes, mais c’est la vraie vie…c’est différent !
    ça s’écrit comme ça quitte ?

  79. Mais qui te parle de ranger dans des cases? Pas moi en tout cas. Quant aux photos, là encore, je suis d’accord avec toi, et malgré tout je maintiens ma position. Autant il y a des photos magnifiques, parce que l’auteur a un oeil, autant d’autres peuvent ressembler aux clichés que je fais pendant mes vacances, et n’ont que peu d’intérêt à mon sens.

    Et oui, les bibliothèques, que je fréquente assidûment (en tout cas la mienne), mélangent de plus en plus les arts, mais il y a un point commun à tout cela, c’est le regard particulier de l’artiste qui nous sort de notre vision quotidienne. Il ne s’agit donc pas de fermer l’accès à un monde, bien au contraire, mais de proposer des visions singulières (que l’artiste soit sorti des beaux-arts ou boulanger, je m’en fous tant que l’émotion est là). Et ranger dans des cases, n’est-ce pas ce que tu as fait en jugeant mon propos? ;-)

  80. @BelleSahi : au temps pour moi, j’ai mal interprété tes propos et je m’en excuse :-)

    « Quitte »…bonne question, que je me pose tout le temps (eh oui, on peut avoir des super diplômes de littérature et être une bille en orthographe, j’en suis la preuve vivante :))

  81. Laurence, l’art est subjectif… non pitié pas de débat ! :-))) j’ai pas le temps ! Il faut que je finisse de me préparer pour aller à la bibli.
    Thom, quitte s’écrit bien comme ça ! j’ai vérifié dans le dico.
    Magda, merci pour cet espace échange. C’était intéressant.

  82. :-D tant pis pour le débat alors
    Et oui, je suis d’accord avec toi, cet espace d’échange est vraiment très intéressant. ;-)

  83. @ Laurence, Bellesahi, Thom : ouh là, il y a eu un moment pendant lequel j’ai cru que j’allais devoir m’interposer en bonne modératrice, et puis finalement non, je me suis dit, et que ça saigne! ;-) Je plaisante of course…

    Bon, pour moi tout ça est bien trop intéressant pour ne pas en débattre plus loin, je suggère qu’on passe à un autre billet pour poursuivre la discussion. Je vous ponds ça dans deux minutes, et je vous attends là-bas. J’espère que vous serez au rendez-vous.

  84. Pingback: Ulysse revient (hin hin…) Ulysse revient! « Ce que tu lis

  85. Je découvre ton blog et ton article en même temps. Je suis nouvelle dans l’univers des blogs, et ne connais donc pas encore tellement bien tout ce qu’y s’y passe, mais pour ma part, mon blog n’est pas fait pour « donner des leçons » de littérature à qui que ce soit, mais pour me faire plaisir et partager sans prétention mes découvertes, lectures, coups de coeur… Je ne prétend pas être une référence, c’est juste une notion de rencontres et d’échanges avec des gens qui ont les mêmes lectures que moi, ou au contraire qui me surprennent…

  86. @ Liliba : bonjour Liliba, bienvenue ici.
    Il n’est nullement question de faire référence, bien loin de là… je crois que toute la conversation qui précède t’en convaincra. Il n’est pas question non plus de prétention, mais on ne peut pas nier que chaque personne derrière chaque blog a des ambitions bien particulières. Certains n’en ont pas, d’autres, au contraire, cherchent à se faire connaître, à travailler ; d’autres s’en servent pour le plaisir pur d’échanger avec des inconnus ; d’autres comme d’un moteur personnel… (et c’est mon cas. Pour moi, écrire de façon régulière et débattre est une manière d’enrichir mes aspirations professionnelles et personnelles).

  87. alors ça continue sur un autre billet c’est ça… je vais y passer la journée mais j’en redemande :-)

  88. Pour ceux qui pratiquent la langue italienne, je conseille la lecture de très beaux blogs littéraires dans la blogosphère de la Péninsule. Parmi ceux qui, pour moi, font référence, nonsoloproust, akatalepsia, imperfetta ellisse, Squilibri, et, dans un registre plus intellectuel : Lessness…
    Bravo pour ce très beau débat, où j’ai d’ailleurs remarqué que l’on croise de vieux bretteurs accoutumés à en découdre…
    Amicizia da Corsica,
    Anghjula/Terres de femmes

  89. @ Angèle Paoli : Bonjour Angèle! A mon immense regret, je ne parle pas l’italien. Peut-être un jour… en tous cas, merci pour les liens!

  90. Hello! Je découvre ce blog par l’intermédiaire de la blogoboule de lecture et je dis : vive les blogs littéraires! :)
    Moi qui suis toujours à l’affût de nouveaux titres et auteurs, ces vitrines me conviennent très bien et complètent les suggestions que me donnent libraires, critiques professionnels & co.
    Je ne me pose pas en critique de « critiques » de livres, mais en curieuse des goûts des uns et des autres, goûts qui pourraient correspondre aux miens, ce qui est cool en terme de partage possible, ou élargir mon horizon de lecture, auquel cas c’est tout bénéf’.
    Donc continuez à vous faire plaisir, bloggueurs, bloggueuses, vous faites le bonheur de certains, et pour le reste, finalement, on s’en fout non?

  91. @ A girl from earth : Merci pour tous ces compliments et je crois que je partage bien ton mot de la fin : pour le reste, on s’en fout! ;-)

  92. A ben tout ça pour « on s’en fout » ?

    Pourquoi j’ai tout lu alors :-)

  93. @ Fishturn : avec tous les commentaires? Wow! Je suis flattée…

  94. Yv

    Bonjour, j’avoue ne pas avoir tout lu, mais j’ai parcouru assez vite, en diagonale. Je crois quand même que les critiques veulent garder leurs prérogatives, qui serions-nous pour nous hisser à leur hauteur ?
    Ceci étant, je ne me sens pas du tout critique littéraire, mais pour ma part, je parle de mon blog de lecture et non pas de mon blog littéraire. Tout est dans le choix des mots et dans la nuance, n’est-il-pas ?

  95. @ Yv : Bonjour Yv! et bienvenue. Le propos n’est pas de dire que les critiques et les blogueurs font le même métier. Mais que les deux avis, du moment qu’ils sont argumentés avec sérieux et documentés, se valent, se complètent, peuvent être comparés sans honte.
    Moi, je dis « blog littéraire » parce que je trouve cela plus joli, et ça s’arrête là. Mon blog est en fait la page d’une curieuse qui adore faire partager son point de vue. Je crois que l’atout d’un bon blog, c’est d’être très personnel, ce qu’un critique ne peut pas se permettre. Ce billet militait pour faire reconnaître le travail de certains blogueurs et l’apport indéniable qu’ils offrent à la compréhension et à l’analyse de l’art et de la culture.
    Je vais aller voir votre blog à mon tour! Bonne journée!

  96. je trouve la frontière beaucoup plus floue entre critiques professionnels et blogueurs bénévoles, qu’entre journalistes d’autres catégories (investigation, info générales…)

    déjà la question de la réactivité ne se joue pas de la même manière, et l’accès à l’info est bien partagé en la matière, entre un mauvais critique et un blogueur consciencieux le plus intéressant et le plus informé des 2 est parfois le second.

    D’autant qu’à présent des blogueurs reçoivent aussi des services de presse, comme toi magda, ou des disques avant parution comme c’est mon cas.
    dans des cas comme mon blog ou celui d’ama-l (du bruit qui pense), on a aussi des interviews originales (je veux dire ni « exclusives », ni de conférence de presse, mais en tête à tête).
    Question de démarche, question de travail fourni aussi, sur la durée et par la »veille » constante.
    Celui qui voudra m’expliquer que je ne fais pas un vrai travail de critique ou de journaliste, je lui souhaite bonne chance ^^

  97. @ Arbobo : d’autant plus que dans ton cas, ton travail de blogueur relève bel et bien du travail et que tu abordes la chose avec sérieux, sans te prendre toi-même trop au sérieux, ce qui est le principe d’un blog chouette à lire et qui informe en même temps. Je crois que tu as ton compte de fleurs pour la journée, héhé! D’ailleurs, les seuls blogs que je lis tout le temps ont ce profil.

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